Publicité

Le Royaume-Uni bat son record de factures d’électricité impayées, et ça ne va pas s’arrêter

Hand touching cold ribs on home heater, household gas supply cut off due to fuel price escalation on world market, global economic crisis
zoranm / Getty Images Hand touching cold ribs on home heater, household gas supply cut off due to fuel price escalation on world market, global economic crisis

zoranm / Getty Images

Les prix de l’électricité ont tellement augmenté que certains Britanniques ne parviennent plus à payer les factures (image d’illustration)

ROYAUME-UNI - Outre-Manche aussi ça chauffe, et il n’est pas uniquement question de la canicule, mais des prix de l’énergie qui s’envolent. À tel point que les factures d’électricité impayées au Royaume-Uni ont triplé sur un an pour atteindre 1,3 milliard de livres, un record, d’après le site comparateur Uswitch ce mercredi 10 août.

Plus inquiétant, la tendance ne risque pas de s’améliorer car les tarifs d’électricité doivent subir de nouvelles augmentations importantes dans les mois à venir. Le régulateur des tarifs énergétiques britannique Ofgem doit annoncer le 26 août un relèvement du plafond des prix de l’énergie. Il devrait passer de 1 971 livres par an à 3 358 livres par an pour un foyer moyen en raison de la flambée des cours de l’énergie.

Les analystes du cabinet spécialisé Cornwall Insight s’attendent à de nouvelles hausses de ce plafond en octobre, janvier et avril, ce qui pourrait alors le faire passer à 4 427 livres. « C’est une situation alarmante » constate Justina Miltienyte, une responsable de Uswitch. À cela s’ajoute une inflation qui pourrait dépasser les 13 % en octobre, selon des projections de la Banque d’Angleterre publiée la semaine dernière, plongeant le Royaume-Uni dans sa récession la plus longue depuis la crise financière de 2008.

Boris Johnson donne la patate chaude à ses successeurs

Comme l’explique le Financial Times, la raison de cette hausse des prix difficilement supportable vient de la guerre en Ukraine. La Russie limite les exportations de gaz, énergie dont sont très dépendants les foyers britanniques. Face à l’inflation, Boris Johnson qui va bientôt devoir quitter le pouvoir après sa démission du parti conservateur en juillet a été clair : « ce sera au futur Premier ministre » de s’en charger, a déclaré l’un de ses porte-parole.

Les deux derniers candidats dans la course, Liz Truss et Rishi Sunak, ont chacun leur plan. La première veut réduire les impôts mais sans dépense supplémentaire pour les plus modestes. Le second propose de supprimer la TVA sur les factures d’énergie et pense à élargir le plan d’urgence de 15 millions de livres débloqué en mai pour supporter cette crise de l’énergie et l’inflation.

En attendant l’élection du 5 septembre, le statu quo semble toutefois de mise. « Une crise économique comme celle-ci exige un leadership fort et une action urgente, mais au lieu de cela, nous avons un parti conservateur qui a perdu le contrôle », a fustigé la députée travailliste Rachel Reeves.

Le mouvement « Don’t pay » veut protester contre l’inflation

« Il faut qu’il y ait quelqu’un aux manettes », a renchéri sur la chaîne ITV l’ancien Premier ministre travailliste Gordon Brown. « Il y a un vide qui doit être comblé. » « Si on attend le nouveau Premier ministre, ce sera trop tard », a-t-il prévenu, appelant Boris Johnson et les deux candidats à sa succession à s’accorder sur des mesures budgétaires d’urgence.

Les fins de mois difficile ont conduit des Britanniques à lancer la campagne « Don’t pay » (ne payez pas) il y a déjà plusieurs semaines. Les quelque 100 000 participants demandent une réduction des factures énergétiques à un « niveau abordable » sous peine de faire la « grève » des paiements de factures électriques à partir du 1er octobre. Le but : forcer les entreprises à négocier. Avant d’en arriver là, les organisateurs veulent rassembler un million de personnes.

Le ministre des Finances Nadhim Zahawi et celui de l’énergie, de l’industrie et des entreprises Kwasi Kwarteng doivent tenir jeudi 11 août une réunion de crise avec les patrons du secteur de l’énergie pour leur demander de trouver des manières d’amortir la hausse des plafonds tarifaires de l’énergie cet hiver.

Les bénéfices semestriels mirobolants des géants énergétiques comme Shell, BP et Centrica, maison mère de British Gas, ont récemment choqué au Royaume-Uni, où des millions de ménages modestes sont menacés de devoir choisir entre alimentation et chauffage l’hiver prochain.

À voir également aussi sur le Huffpost : Clim, wifi, prises électriques... ces « petits gestes » de sobriété demandés aux Français face à la crise énergétique

Vous ne pouvez visionner ce contenu car vous avez refusé les cookies associés aux contenus issus de tiers. Si vous souhaitez visionner ce contenu, vous pouvez modifier vos choix.

Lire aussi