En Roumanie, l’extrême droite confirme sa percée aux législatives mais reste devancée par les sociaux-démocrates

Un des leaders de l’extrême droite roumaine, George Simion, le 1er décembre 2024.
DANIEL MIHAILESCU / AFP Un des leaders de l’extrême droite roumaine, George Simion, le 1er décembre 2024.

INTERNATIONAL - La tendance se confirme. Les sociaux-démocrates pro-européens sont placés en tête à l’issue de législatives cruciales ce dimanche 1er décembre en Roumanie, mais l’extrême droite a réalisé une forte percée à l’image de celle, surprise, du candidat prorusse au premier tour la présidentielle la semaine dernière.

Roumanie : Calin Georgescu, le candidat d’extrême droite adepte de TikTok qui a bousculé la présidentielle

Le PSD - qui gouvernait jusqu’à présent avec les libéraux - a recueilli 23,5% des voix, devançant les autres formations, selon des résultats partiels portant sur le dépouillement de plus de 96% des bulletins. Toutefois l’ensemble des forces d’extrême droite combinées se situent à plus de 30%, soit le triple du précédent scrutin de 2020.

Ce scrutin intervient une semaine après le succès surprise du candidat d’extrême droite Calin Georgescu au premier tour de la présidentielle, un résultat qui a suscité des craintes dans l’ouest du continent sur le positionnement stratégique de cet État voisin de l’Ukraine, membre de l’UE et de l’Otan.

Fort taux de participation

« Les Roumains ont lancé un important signal à la classe politique », a réagi à l’annonce de ces premières estimations le Premier ministre social-démocrate Marcel Ciolacu, éliminé dimanche dernier de la course : poursuivre sur la voie européenne « mais aussi protéger notre identité et nos valeurs nationales ». Le taux de participation s’est élevé à 52 %, au plus haut en deux décennies.

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L’extrême droite, disséminée entre plusieurs formations qui ont en commun de s’opposer au soutien à Kiev au nom de la « paix » et de défendre des « valeurs chrétiennes », s’est félicitée de ces résultats. « C’est le début d’une nouvelle ère où les Roumains se réapproprient le droit de décider de leur propre destin », a déclaré le chef du parti AUR (Alliance pour l’unité des Roumains), George Simion, qui avait lui-même recueilli près de 14 % à la présidentielle.

Dans le même camp, SOS Romania, dirigé par la tempétueuse candidate favorable au Kremlin Diana Sosoaca, et le tout nouveau Parti de la jeunesse (POT) sont chacun crédités de plus de 5 % et devraient donc faire leur entrée au Parlement.

La présidentielle toujours au centre de suspicions

Depuis la chute du communisme en 1989, le pays n’a jamais connu pareille percée, mais la colère d’une grande partie des 19 millions d’habitants couve devant les difficultés économiques et la guerre de l’autre côté de la frontière.

Dans le camp pro-européen adverse, les centristes d’USR, dont la cheffe de file Elena Lasconi s’est qualifiée au second tour de la présidentielle, rassemblent à ce stade 15 % des voix, comme les libéraux.

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Les législatives se sont déroulées dans un climat fébrile après la décision de la justice de recompter les bulletins du premier tour de la présidentielle sur fond de suspicions quant à l’intégrité des élections.

Elles ont mis en cause l’influence russe dans le contexte régional actuel et le rôle de la plateforme TikTok. Au point que la Cour constitutionnelle a ordonné un nouveau comptage, toujours en cours. Si le scrutin n’est pas annulé, le second tour aura lieu le 8 décembre.

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