En Roumanie, l’élection présidentielle annulée à quelques heures du second tour
Le candidat d’extrême droite Calin Georgescu était arrivé en tête au premier tour. Le second tour de l’élection présidentielle devait avoir lieu ce dimanche 8 décembre.
INTERNATIONAL - Un scrutin gelé à la dernière minute. L’élection présidentielle en Roumanie, dont le second tour devait se dérouler ce dimanche 8 décembre, a été annulée par la Cour constitutionnelle ce vendredi 6 décembre, sur fond de suspicions d’ingérence russe. La Cour « annule la totalité du processus pour élire le président roumain » pour « s’assurer de la validité et de la légalité » du scrutin, a-t-elle indiqué.
Il faut désormais que « l’intégralité du processus électoral » recommence. Au premier tour, le candidat nationaliste Calin Georgescu était arrivé en tête avec 23 % des suffrages, à la surprise générale puisque les sondages lui prédisaient un score de 5 %.
Cette percée de l’extrême droite au premier tour a suscité des craintes quant à l’avenir du pays, membre de l’UE et de l’Otan, qui ont déclenché d’importantes manifestations. Pas moins de 3 000 personnes se sont rassemblées dans la capitale du pays, Bucarest, brandissant des drapeaux de l’Union européenne et scandant « Liberté » et « Europe », dans la soirée de jeudi.
Anti-extremist, pro-democracy, pro-Europe demonstrations in Bucharest today, ahead of presidential elections this weekend pic.twitter.com/hsIf5a7lz8
— Paula Erizanu (@paulaerizanu) December 5, 2024
Calin Georgescu est connu pour son opposition à l’aide européenne pour l’Ukraine, pays frontalier de la Roumanie. Accusé par ses détracteurs d’être pro russe, l’ex-haut fonctionnaire de 62 ans évite désormais de répondre aux questions sur sa vision de Vladimir Poutine, pour lequel il a affiché par le passé son admiration. Lors du second tour de dimanche, il devait affronter Elena Lasconi, chef du parti centriste et pro-UE USR.
Des soupçons d’ingérence russe
Les autorités roumaines ont déclassifié mercredi cinq rapports des renseignements, que la première place de Calin Georgescu au premier tour pourrait ne pas résulter d’une campagne conduite de manière transparente. Ces documents pointent des manœuvres de déstabilisation présumées, qui rappellent des techniques employées par la Russie. Ils évoquent une promotion « massive » sur les réseaux sociaux par des influenceurs manipulés, et plus de 85 000 cyberattaques « au niveau des structures informatiques qui soutiennent le processus électoral ».
Calin Georgescu a centré sa campagne sur TikTok. En Roumanie,le réseau social est utilisé par neuf millions de personnes, pour 19 millions d’habitants au total. Dans un nouveau démenti à l’AFP, TikTok a dit « n’avoir aucune preuve qu’une campagne coordonnée ait eu lieu sur la plateforme à ce jour », se disant « ouverte à la collaboration avec les autorités » alors que la Commission européenne a annoncé intensifier sa surveillance sur le réseau social.
De son côté, la Russie a démenti jeudi les accusations d’ingérence dans l’élection présidentielle. « Nous rejetons fermement toutes les attaques hostiles, que nous considérons comme totalement infondées », a indiqué la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, dans un communiqué, dénonçant « des accusations de plus en plus absurdes » à l’encontre de Moscou.
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