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Du rouge en vue à Wall Street dans un climat d'aversion au risque

LES BOURSES EUROPÉENNES RECULENT NETTEMENT À MI-SÉANCE

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue dans le rouge vendredi et les Bourses européennes reculent nettement à mi-séance dans un climat d'aversion au risque entretenu par les doutes sur la vigueur de la reprise de l'économie mondiale et les craintes pour l'évolution de la situation sanitaire.

Les contrats à terme sur les indices de la Bourse de New York signalent une ouverte en baisse de 0,6% pour le Dow Jones, de 0,3% pour le S&P-500 et de 0,2% pour le Nasdaq, à forte composante technologique.

La tendance pourrait évoluer avec la publication, une heure avant l'ouverture, des chiffres des ventes au détail aux Etats-Unis au mois de juillet.

À Paris, le CAC 40 perd 2,08% à 4.937,66 points vers 10h30 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,33% et à Londres, le FTSE recule de 2,01%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 1,49%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 1,8% et le Stoxx 600 1,62%.

La confirmation d'une contraction record de 12,1% de l'économie de la zone euro au deuxième trimestre a eu peu d'effet sur la tendance en Europe.

La décision prise par le Royaume-Uni d'instaurer une "quatorzaine" pour tous les voyageurs en provenance de France et des Pays-Bas et de mauvais indicateurs économiques chinois ont en revanche nourri les craintes sur le rythme de la reprise économique.

La France, où l'évolution de l'épidémie s'aggrave, a dit regretter le choix de la Grande-Bretagne et va adopter une mesure similaire au nom de la règle de réciprocité.

En Chine, les ventes au détail ont baissé sur un an en juillet alors qu'elles étaient attendues en hausse et la production industrielle est elle aussi ressortie sous les attentes, soulignant la fragilité du rebond de la deuxième économie mondiale.

VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Le repli du Nasdaq pourrait être limité par des gains pour Tesla après un relèvement de recommandation par Morgan Stanley, qui voit du potentiel pour son activité de batteries.

VALEURS EN EUROPE

L'indice Stoxx du secteur des transports et loisirs perd 3%, la plus forte baisse sectorielle en Europe, après les mesures imposées par les autorités britanniques en provenance de France et des Pays-Bas.

Aux valeurs individuelles, la compagnie franco-néerlandaise Air France-KLM perd 4,86%, la plus forte baisse de l'indice parisien SBF 120.

Ailleurs en Europe, Ryanair, British Airways et EasyJet abandonnent entre 4% et 7%.

Le voyagiste TUI chute de 5,54% et Getlink, concessionnaire du tunnel sous la Manche, cède 3,18%.

Worldline (-3,08)% accuse la plus forte baisse d'un CAC 40 intégralement dans le rouge. Les banques sont également à la peine avec des replis proches de 3% pour BNP Paribas et Société générale.

TAUX

Le regain d'aversion au risque fait reculer de près de deux points de base le rendement des Treasuries à dix ans, qui repasse en dessous à 0,7% après avoir atteint la veille son plus haut niveau depuis le 24 juin, à 0,727%, en réaction à la demande relativement faible suscitée par une adjudication à 30 ans.

Le rendement du Bund allemand à dix ans est quasiment stable à -0,413%.

CHANGES

Les variations sont limitées sur le marché des changes: le dollar progresse légèrement face à un panier de référence et l'euro perd un peu de terrain, autour de 1,18 dollar.

PÉTROLE

Les deux contrats de référence sur le brut perdent autour de 0,7%, pénalisés par des craintes pour la demande. Le baril de Brent se traite à 44,69 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) à 42 dollars.

(édité par Marc Angrand)