A Rouen, l'annonce du couvre-feu a surpris tout le monde

La place de l'hôtel-de-ville, à Rouen, où se trouve la statue de Napoléon, en janvier 2020 - LOU BENOIST
La place de l'hôtel-de-ville, à Rouen, où se trouve la statue de Napoléon, en janvier 2020 - LOU BENOIST

Parmi les neuf métropoles qui seront concernées par le couvre-feu dès ce samedi, Emmanuel Macron a designé la métropole de Rouen. Une surprise pour cette ville de Seine-Maritime, qui n'avait, contrairement aux autres communes, pas été pointée du doigt lors des points hebdomadaires du ministre de la Santé Olivier Véran.

Les métropoles de Grenoble, Lille, Saint-Étienne, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Toulouse ou encore l'Île-de-France - les huit autres zones devant aussi mettre en place le couvre-feu - avaient, elles, été citées à plusieurs reprises ces dernières semaines pour leur situation sanitaire délicate.

Rouen est d'ailleurs la seule métropole de cette liste ne faisant pas partie des zones actuelles placées en alerte maximale. Elle est en "alerte renforcée" pour le moment.

"On ne comprend pas"

"Rouen ça reste une petite agglomération, pour moi c'est assez strict", témoigne sur BFMTV un client dans un bar. "On ne s'y attendait pas à 21 heures", lâche un restaurateur. "On ne comprend pas, on est hyper réglo au niveau du protocole sanitaire qui a été instauré. Il faut faire du cas par cas et taper sur les établissements qui ne respectent pas", déclare un autre.

Comme dans les autres métropoles concernées, les restaurateurs se sentent injustement visés par les mesures de restrictions. Dès la fin des annonces d'Emmanuel Macron, ils se sont rassemblés devant l'hôtel de ville pour protester.

Mais le monde culturel va également devoir s'adapter. "Je suis hors de moi. On veut tuer toute une profession, tout un pan de l’économie", déclare Loïc Bonnet, directeur du théâtre À l’Ouest, à Paris Normandie. "C'est vraiment un coup dur", confie à BFMTV Marc Vanaldervelt le gérant du café-théâtre "Le Spotlight".

"Je m'y attendais"

"Je m'y attendais parce que je suis les chiffres tous les jours, qui ne sont pas forcément donnés à toute la population", déclare, de son côté Nicolas Mayer-Rossignol, le maire PS de Rouen, interrogé par BFMTV. "Et c'est vrai que les chiffres étaient inquiétants, depuis plusieurs jours, plusieurs semaines, j'avais alerté".

Il dit toutefois "subir" cette nouvelle "catastrophique pour Rouen, pour son agglomération", et envoie un message au gouvernement: "les territoires les plus touchés doivent être les plus aidés", notamment sur les services publics de la Santé, et les secteurs économiques les plus touchés par la crise.

Le CHU de Rouen avait lancé un cri d'alarme il y a quelques jours, sur le nombre croissant d'hospitalisations dues au Covid-19. Selon le maire, plusieurs indicateurs sont en hausse sur la métropole, dont le taux d'incidence qui est proche des 250 cas pour 100.000, soit le seuil d'alerte maximale.

Article original publié sur BFMTV.com