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Roms : les associations dénoncent une gestion contre-productive

Roms : les associations dénoncent une gestion contre-productive

Amnesty International fustige dans un rapport la politique d'expulsions «forcées» défendue par Manuel Valls, qui fragilise les migrants roms.

Elles ont attendu, comme leur avait demandé Manuel Valls, mais n’ont rien vu venir. Les associations d’aide aux Roms migrants tirent un bilan sévère d’une année d’action ministérielle sur ce dossier hautement inflammable et souvent sujet aux coups de chauffe pré-électoraux. «Tant qu’on ne changera pas nos politiques, on continuera de parler des mêmes problèmes pendant des années, regrette, dépité, John Dalhuisen, directeur du programme Europe d’Amnesty International. J’en ai marre.»

La circulaire interministérielle d’août 2012, qui promettait une gestion à la fois «ferme et humaine» du problème, n’a rien réglé. La situation aurait même empiré, selon Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International France. «Le constat est aussi accablant, voire pire que ce que nous avions constaté en 2012.» Amnesty souligne dans un rapport, chiffres à l’appui, les incohérences d’une politique contre-productive, qui précarise et fragilise les quelque 20 000 Roms vivant en France (voir ci-dessous).

Des expulsions à tour de bras

C’est le coeur de la politique de Manuel Valls : démanteler, dès qu’une décision de justice le permet, les campements illégaux. Depuis 18 mois, les services du ministre de l’Intérieur n’ont pas chômé. «En 2012, 11 982 migrants roms ont été chassés des squats et bidonvilles», écrit Amnesty. Ils étaient 10 174 au premier semestre 2013, et plus de 4 000 en juillet et août. «Un nombre jamais atteint depuis le début des recensements en 2010», selon l’organisation humanitaire. Le nombre de Roms vivant en France a pourtant très peu bougé au cours des dix dernières années. Originaires la plupart du temps de Roumanie et de Bulgarie, ils seraient entre 15 000 et 20 000.

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La circulaire d’août 2012 stipule que toute expulsion doit être précédée d’un diagnostic social et que des solutions de (...)

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