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Rome veut assouplir les règles budgétaires de toute la zone euro

L'Union européenne devrait assouplir ses exigences en matière de réduction de la dette publique et de déficit budgétaire pour l'ensemble des membres de la zone euro compte tenu de la croissance économique plus faible que prévu, estime le secrétaire d'Etat italien chargé des Affaires européennes. /Photo d'archives/REUTERS/Dado Ruvic

BRUXELLES (Reuters) - L'Union européenne devrait assouplir ses exigences en matière de réduction de la dette publique et de déficit budgétaire pour l'ensemble des membres de la zone euro compte tenu de la croissance économique plus faible que prévu, a déclaré le secrétaire d'Etat italien chargé des Affaires européennes.

L'Italie, qui assure actuellement la présidence tournante de l'Union européenne, réclame davantage de marge de manoeuvre pour pouvoir augmenter les dépenses publiques mais de hauts responsables de l'UE ont récemment réaffirmé la nécessité de règles strictes.

A Bruxelles, des journalistes ont demandé à Sandro Gozi si Rome envisageait de demander le report d'un an de son objectif de budget structurel à l'équilibre, de 2015 à 2016, en raison des "circonstances exceptionnelles" liées à la récession économique.

"Nous pensons que les circonstances exceptionnelles devraient s'appliquer à toute la zone euro", a répondu le secrétaire d'Etat.

"Les trajectoires de réduction du déficit et de la dette ont été mises au point quand la croissance était attendue autour de 2% et l'inflation proche de 2%. Sans la croissance et l'inflation attendues, nous avons besoin d'une approche différente pour toute la zone euro", a-t-il ajouté.

L'Italie a déjà reporté il y a moins de six mois son objectif d'équilibre budgétaire structurel de 2014 à 2015.

Le produit intérieur brut (PIB) de l'Italie a reculé de 0,2% au deuxième trimestre, plongeant le pays dans sa troisième récession en six ans. Les prix de détail ont enregistré en août leur première baisse annuelle depuis 1959. La croissance dans la zone euro a stagné au deuxième trimestre et l'inflation est tombée à +0,3% en août, à un plus bas de cinq ans.

L'Italie plaidera en faveur d'une politique budgétaire européenne centrée sur la croissance et non plus sur l'assainissement des finances publiques lors de la réunion des ministres de l'Economie et des Finances de la zone euro prévue à Milan vendredi et samedi.

Dans une tribune publiée dimanche dans plusieurs journaux d'Europe, le ministre de l'Economie, Pier Carlo Padoan, appelle notamment à la mise en place d'un "pacte de croissance" pour compenser le pacte de stabilité.

Le président du Conseil, Matteo Renzi, a annoncé la tenue au cours de la première quinzaine d'octobre d'une réunion des dirigeants européens consacrée à l'élaboration d'une nouvelle stratégie de soutien à la croissance.

(Francesco Guarascio, Mathilde Gardin pour le service français, édité par Véronique Tison)