Le romancier John Grisham participe à la mobilisation pour un condamné à mort au Texas

Photo fournie par le collectif de soutien à Robert Roberson, condamné à mort en 2003, prise à travers la vitre du pénitencier de Polunsky à Livingston, au Texas, le 19 décembre 2023 (Ilana Panich-Linsman)
Photo fournie par le collectif de soutien à Robert Roberson, condamné à mort en 2003, prise à travers la vitre du pénitencier de Polunsky à Livingston, au Texas, le 19 décembre 2023 (Ilana Panich-Linsman)

Des élus du Texas (sud), des experts médicaux et des personnalités, dont le romancier américain John Grisham, se mobilisent en faveur de Robert Roberson, condamné à mort pour le décès en 2002 de sa fille, attribué au syndrome du bébé secoué.

Les avocates de Robert Roberson, 57 ans, condamné en 2003 à la suite du décès de sa fille Nikki, ont adressé mardi, à un mois de la date prévue pour son exécution, une demande de commutation de peine au gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, et à la commission des grâces de l'Etat. A défaut, elles réclament un sursis de 180 jours.

Elles font valoir que le diagnostic de syndrome du bébé secoué, établi en 2002 à l'hôpital où il avait amené sa fille aux urgences, était erroné.

Des analyses médicales récentes ont identifié la cause de la mort de l'enfant comme étant une grave pneumonie, non détectée à l'époque, aggravée par la prescription de médicaments inadaptés, comme en attestent dans une lettre 34 médecins.

De plus, l'autisme de Robert Roberson, finalement officiellement diagnostiqué en 2018 et interprété comme une indifférence à la situation, a pesé lourd dans sa condamnation, selon le recours.

"Le plus étonnant dans le cas de Robert", c'est qu'il n'y a "pas de crime", s'est indigné lors d'une conférence de presse en ligne l'auteur de polars à succès John Grisham, ancien avocat et militant de la lutte contre les erreurs judiciaires.

"Quand vous vous intéressez aux condamnations injustes, vous vous rendez compte du nombre d'innocents qui sont en prison et que nous pourrions y mettre fin si nous en avions la volonté politique", a-t-il expliqué.

"L'Etat du Texas s'apprête de facto à exécuter Forrest Gump", a résumé l'avocate de Robert Roberson, Gretchen Sween, en référence au héros du film incarné par Tom Hanks, insistant sur sa gentillesse et sur les problèmes causés par son autisme depuis sa jeunesse.

L'ancien policier Brian Wharton, chargé du dossier à l'époque, a également déploré que la référence au syndrome du bébé secoué ait "dominé l'enquête en excluant toute autre possibilité".

"Sachant tout ce que je sais maintenant, je suis convaincu que Robert est innocent", a ajouté M. Wharton, devenu pasteur méthodiste.

Dans une lettre à l'appui de la demande de clémence, 84 élus de la Chambre des représentants du Texas, dont plus d'un tiers de républicains, expriment leur "grave préoccupation que le Texas puisse le mettre à mort pour un crime qui n'a pas eu lieu, comme le suggèrent de nouvelles preuves".

sst/mdz