Roman Polanski : le réalisateur échappe aux dommages et intérêts pour diffamation contre Charlotte Lewis
JUSTICE - Roman Polanski est définitivement sorti d’affaire. Convoqué devant la cour d’appel de Paris ce mercredi 4 décembre, le réalisateur franco-polonais de 91 ans devait découvrir s’il était reconnu coupable d’une « faute civile » après avoir été relaxé définitivement sur le plan pénal dans l’affaire de diffamation portée par l’actrice britannique Charlotte Lewis.
L’actrice ayant fait appel de cette décision, mais pas le parquet, Roman Polanski pouvait toujours être condamné au civil à verser des dommages et intérêts. Ce qui ne sera finalement pas le cas, comme en a décidé la cour d’appel ce mercredi, faisant définitivement perdre Charlotte Lewis dans le procès qu’elle avait intenté contre le célèbre cinéaste, par ailleurs accusé d’agressions sexuelles et de viols par plusieurs femmes.
La cour d’appel de Paris a « confirmé le jugement entrepris » en première instance, qui avait relaxé en mai dernier Roman Polanski. « C’est une décision qui est très contestable parce que c’est offrir à Roman Polanski une forme de permis de tuer médiatiquement », a réagi une avocate de l’actrice auprès de l’AFP. Son autre conseil, Me Benjamin Chouai a estimé que cette décision de justice donne à Roman Polanski « le droit de diffamer, de discréditer, de salir ».
« Il va sûrement continuer à le faire à l’endroit de Charlotte Lewis mais aussi sûrement à l’endroit des autres femmes », a-t-il ajouté, indiquant qu’il allait faire le point avec sa cliente pour un éventuel pourvoi en cassation.
Des « contradictions » contestées par l’actrice
Charlotte Lewis avait initialement accusé Roman Polanski de viol en 2010 lors du Festival de Cannes, pour des faits remontant à un casting organisé chez le cinéaste en 1983, alors qu’elle n’avait que 16 ans. Dans ce dossier, la justice ne devait pas déterminer si Roman Polanski avait violé ou non l’actrice, mais seulement si le cinéaste avait fait, ou non, un usage abusif de sa liberté d’expression dans un entretien qu’il avait donné à Paris Match en décembre 2019.
Dans cet article, il répondait aux accusations de viol à son encontre en affirmant que « la première qualité d’un bon menteur, c’est une excellente mémoire. On mentionne toujours Charlotte Lewis dans la liste de mes accusatrices sans jamais relever ses contradictions ». De quoi pousser la comédienne de 57 ans à porter plainte pour diffamation. Ce que le parquet n’avait pas jugé recevable, estimant qu’il n’y avait dans les propos poursuivis « aucun fait susceptible de porter atteinte à l’honneur et à la considération de la partie civile ».
Pour se défendre, Roman Polanski et ses avocats s’étaient appuyés sur ces fameuses « contradictions » de Charlotte Lewis, exhumées lors du procès. Il s’agissait de déclarations de la comédienne en 1999 pour le magazine News of The World, où elle se disait fascinée par le réalisateur détenteur d’une Palme d’Or et assurait même vouloir « être sa maîtresse », bien qu’elle savait qu’il « avait fait quelque chose de mal aux États-Unis ». Des extraits de cet entretien avaient été rapportés par Libération en 2010.
« Je le désirais probablement plus qu’il ne me voulait », aurait également confié la comédienne au tabloïd britannique qui a cessé de paraître en 2011. Des propos qui lui sont attribués par le journal que la comédienne conteste en partie.
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