Romain Caillet. Jihad geek

Récemment refoulé du Liban, ce chercheur français, converti à l’islam, est un spécialiste reconnu des mouvements jihadistes.

Son retour en France était prévu pour l’été. Mais «les assassins du chercheur Michel Seurat et de Rafic Hariri ont voulu que je quitte le Liban», tweete Romain Caillet, le 3 mars. Deux jours plus tôt, alors qu’il rentre du Maroc, où il était invité à une émission de télévision, le chercheur, spécialiste des mouvements jihadistes, est refoulé à l’aéroport de Beyrouth. La Sûreté libanaise lui reproche d’être «lié à des organisations terroristes». Romain Caillet dénonce, lui, «l’emprise des milieux pro-Hezbollah et pro-Iraniens sur les institutions libanaises». Après des heures de négociations, entre l’ambassade française et les autorités locales, il dit au revoir à sa femme, française d’origine marocaine, à ses deux fils en bas âge, et rentre à Paris. «Il va falloir s’organiser», lâche-t-il au téléphone, amer.

Quelques jours plus tôt, enfoncé dans un large fauteuil en cuir du café Younès de Sodeco à Beyrouth, il livrait son parcours, de sa conversion à l’islam au «jihadistologue» qu’il est devenu. La dernière fois qu’il voit son père, Caillet a 3 ans. Après la séparation, sa mère, gérante d’entreprise, l’élève seule. Il suit une scolarité chaotique dans des établissements privés catholiques. Pas franchement assidu, il multiplie les «conneries», qui mènent à son renvoi en classe de quatrième. Après un BEP vente action marchande, il intègre une première d’adaptation, et se convertit à l’islam. Il a alors 20 ans. «J’avais des amis musulmans. Leur attachement à leur religion m’attirait. Mais, comme ils n’étaient pas très pratiquants, j’ai lu, je me suis renseigné, seul, pendant deux ans, jusqu’à ma conversion. A partir de ce moment-là, j’ai commencé un peu à prendre les études au sérieux.» Il s’inscrit en licence d’histoire. Il pense d’abord se spécialiser sur l’islamisme contemporain, mais termine en master d’histoire médiévale. «J’avais peur que le (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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