Rolls-Royce supprime 4.600 emplois pour accroître sa rentabilité

LONDRES (Reuters) - Rolls-Royce a annoncé jeudi son intention de supprimer 4.600 emplois, essentiellement au Royaume-Uni, dans le cadre d'un plan visant à simplifier ses activités et à économiser 400 millions de livres (454 millions d'euros) par an d'ici fin 2020.

Le motoriste britannique va provisionner 500 millions de livres pour ces suppressions d'emplois et la restructuration de ses activités qui seront comptabilisés comme une charge exceptionnelle sur les exercices 2018, 2019 et 2020, ce qui lui permettra de respecter ses objectifs de génération de trésorerie disponible.

"Ces changements nous aideront à fournir à moyen et long terme un niveau de génération de trésorerie disponible bien au-delà de notre ambition à court terme d'environ un milliard de livres d'ici 2020", a déclaré le directeur général Warren East dans un communiqué.

Le groupe britannique est en pleine restructuration et sa principale division est sous pression, en raison notamment de problèmes sur certains de ses moteurs Trent, qui équipent les 787 Dreamliner de Boeing et qui ont amené des compagnies aériennes à clouer au sol une trentaine d'appareils pour des vérifications techniques.

Selon Warren East, ces suppressions d'emplois sont nécessaires pour permettre au groupe de réaliser une croissance rentable. Elles affecteront surtout les postes de support et de gestion et non l'ingénierie ou la production, a-t-il ajouté.

Les perspectives à long terme montrent une nette amélioration et la restructuration devrait permettre à Rolls-Royce de mieux gérer ses investissements et d'être plus compétitif, écrivent les analystes de Morgan Stanley.

Rolls-Royce emploie 55.000 personnes dans le monde, dont 26.000 en Grande-Bretagne. La société avait précédemment supprimé 5.000 emplois à la suite d'une série d'avertissements sur ses résultats en 2014.

Sandy Morris, analyste chez Jefferies, note que si ces suppressions d'emplois n'avaient rien de surprenant au regard de ce que le directeur général de Rolls-Royce avait laissé entendre, le moment précis de l'annonce n'était pas idéal.

"Compte tenu des coûteux problèmes des moteurs Trent 1000 déjà installés et de la hausse des livraisons de moteurs d'avions civils, (...) le calendrier de cette importante restructuration pourrait déclencher un débat pour déterminer s'il n'accroît pas le risque à court terme".

Rolls-Royce a fait savoir qu'il maintenait sa prévision de génération de trésorerie pour cette année en dépit des coûts de réparation des Trent 1000.

Le directeur général de Rolls-Royce a admis que le moment de l'annonce était inopportun mais il a ajouté que les suppressions d'emplois ne toucheraient pas le personnel travaillant sur les problèmes des moteurs Trent 1000.

L'action avance de 2,1% à 08h15 GMT à la Bourse de Londres, plus forte hausse de l'indice FTSE et de l'indice paneuropéen EuroFirst 300.

(Sarah Young, Claude Chendjou pour le service français, édité par Juliette Rouillon)