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Rolls-Royce abaisse ses objectifs de résultats 2015 et 2016

Rolls-Royce réduit ses prévisions de résultats pour cette année et la suivante, évoquant la faiblesse persistante des marchés du pétrole et du gaz, ainsi qu'une baisse de la demande pour certains de ses moteurs d'avions. /Photo d'archives/REUTERS

par Sarah Young

LONDRES (Reuters) - Rolls-Royce a réduit lundi ses prévisions de résultats pour cette année et la suivante, évoquant la faiblesse persistante des marchés du pétrole et du gaz, ainsi qu'une baisse de la demande pour certains de ses moteurs d'avions.

Cet avertissement du groupe britannique de construction mécanique, dernier en date d'une longue série, intervient quatre jours après la prise de fonctions du nouveau directeur général de Rolls-Royce, Warren East, qui a succédé à John Rishton.

Pour 2015, Rolls-Royce table désormais sur un bénéfice avant impôts situé entre 1,325 milliard et 1,475 milliard de livres (1,87-2,08 milliards d'euros), en retrait de 5% au maximum par rapport à son précédent objectif, la détérioration des marchés de l'énergie ayant un impact négatif sur ses ventes de moteurs de navires.

Pour l'année 2016, le groupe précise que la baisse de la demande et des prix de ses moteurs Trent 700, un recul de la demande pour ses moteurs d'avions d'affaires et une certaine faiblesse de ses activités après-vente, affecteraient son bénéfice de 300 millions de livres.

Le titre chute de 8,93% vers 08h35 à 779,92 pence, plus forte baisse de l'EuroFirst 300, alors que l'indice de la Bourse de Londres perd 0,66% après la victoire massive du "non" au référendum en Grèce sur les propositions de ses créanciers.

Selon les analystes de Jefferies, les indications de Rolls-Royce semblent annoncer un bénéfice 2016 après impôts d'un milliard de livres, en retrait de 35% sur leurs estimations.

"Je suis clairement déçu par cette annonce et les répercussions qu'elle aura pour nos actionnaires et employés", affirme Warren East dans le communiqué, tout en assurant que sa confiance fondamentale dans le groupe n'était pas ébranlée.

"Nous apportons ces nouvelles au marché peut-être un peu plus tôt que ce que vous auriez pu attendre ou que vous auriez constaté de la part de Rolls-Royce dans le passé", ajoute-t-il.

"J'espère que cela donne le ton du type de communication

que nous allons avoir maintenant que je suis là."

Après une décennie de forte croissance des résultats, Rolls-Royce a commencé à marquer le pas l'an dernier. Le groupe créé il y a 131 ans a averti sur ses résultats en février puis a indiqué en mai que l'effet de change négatif pourrait affecter ses ventes cette année mais en épargnant a priori ses bénéfices, ce qui lui avait permis de maintenir à l'époque ses prévisions.

Le groupe est engagé dans une rationalisation de sa division aéronautique, dont les moteurs Trent ont bénéficié de l'essor de la demande d'avions de ligne. Mais il sous-performe le leader du marché General Electric en termes de marges bénéficiaires, et il a par ailleurs lancé un plan de réduction de coûts dans les moteurs de navires.

(Juliette Rouillon et Véronique Tison pour le service français)