Publicité

Roland-Garros: pourquoi la polémique enfle autour des hôtesses

Roland-Garros: pourquoi la polémique enfle autour des hôtesses

Les joueurs et les joueuses de tennis ne sont pas les seuls acteurs de Roland-Garros, actuellement organisé Porte d'Auteuil. Les ramasseurs de balle, les arbitres et les hôtesses sont mis à contributions tous les jours lors de la quinzaine. Le Parisien nous apprend ce dimanche que ces dernières doivent respecter des "règles" dictées dans un "Guide de l'Hôte(sse) parfait(e)", qui exige "un maquillage léger mais toujours présent et résistant aux intempéries", "une bombe de laque pour les mèches rebelles" ou encore "les jambes et les aisselles épilées."

>> Suivez Roland-Garros en direct

Selon plusieurs témoignages que le quotidien a recueilli, les hôtesses ont plus de contraintes que leurs homologues masculins, à qui il est principalement demandé de "tailler correctement la barbe ou raser à blanc". Ces derniers ont un pantalon "large" et les mêmes polos que les hôtesses, qu'ils doivent boutonner jusqu'en haut.

"On nie leur professionnalisme en les enfermant dans un rôle de 'potiche'"

Invitée de BFMTV ce dimanche, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a fustigé les règles mises en place pour Roland-Garros. "Il y a un vrai problème sur le métier d'hôtesse, qui est structuré par des stéréotypes sexistes et expose à des violences sexistes et sexuelles. Les hôtesses d'accueil sont particulièrement exposées à tout ce qui est harcèlement sexuel, remarques sexistes voire agressions sexuelles, explique-t-elle. On leur impose des tenues parfois contradictoires avec le métier qu'elles doivent faire parce qu'on leur demande de mettre des talons alors qu'elles doivent beaucoup marcher. Certaines hôtesses m'ont raconté qu'on leur obligeait parfois de mettre des chemisiers transparents, beaucoup de rouge à lèvre, de maquillage. On nie leur professionnalisme en les enfermant dans un rôle de 'potiche' alors qu'elles sont là pour être calmes, polies, savoir orienter et réagir en cas de problème de sécurité. Elles ont toutes un professionnalisme qui n'est pas reconnu et rémunéré. Il y a un vrai travail à faire sur le métier d'hôtesse d'accueil."

Afin d'éviter les polémiques, la secrétaire générale de la CGT exhorte les recruteurs à "revoir en profondeur la façon dont ils recrutent", basée sur les "exigeances physiques" et "vestimentaires" des candidates. "Dans le cahier des charges des donneurs d'ordres, il faut introduire des critères pour cesser ce sexisme structurel sur ce métier." Sandrine Rousseau a poussé elle aussi un coup de gueule sur ces méthodes : "Roland-Garros, c’est le monde d’hier, une institution conservatrice, rétrograde, sexiste et misogyne, qui prend les femmes pour des plantes vertes", a taclé la députée parisienne, citée par Le Parisien.

Article original publié sur RMC Sport