Rohani répond aux accusations de Trump sur l'Iran

Le président iranien Hassan Rohani a déclaré lundi en conférence de presse que l'équilibre du Moyen-Orient ne pourrait pas être atteint sans l'aide de Téhéran, répondant ainsi aux critiques énoncées par Donald Trump ce week-end en Arabie saoudite puis ce lundi en Israël. /Photo d'archives/REUTERS/Lucas Jackson

DUBAI/LONDRES (Reuters) - Le président iranien Hassan Rohani a déclaré lundi en conférence de presse que l'équilibre du Moyen-Orient ne pourrait pas être atteint sans l'aide de Téhéran, répondant ainsi aux critiques énoncées par Donald Trump ce week-end en Arabie saoudite puis ce lundi en Israël. Hassan Rohani, largement réélu vendredi pour un second mandat, a jeté le discrédit sur le sommet auquel le président américain a assisté à Ryad, parlant d'un "cérémonial qui n'avait aucune valeur politique et ne produira aucun résultat." "Qui peut dire que l'équilibre de la région peut être rétabli sans l'Iran ? Qui peut dire que la région connaîtra un parfait équilibre sans l'Iran ?", s'est interrogé le président iranien, considéré comme un modéré et un pragmatique. "Les Américains ont recouru à différentes méthodes contre l'Iran, mais ils ont à chaque fois échoué... Nous attendons que le nouveau gouvernement trouve la stabilité et la continuité dans sa politique", a-t-il poursuivi. "Le problème est que les Etats-Unis ne connaissent pas notre région, et ceux qui conseillent les responsables américains les induisent en erreur." "Le peuple iranien a voté pour la modération, car il sait que la prospérité économique et les emplois ne peuvent venir que des investissements, et que les investissements ne peuvent venir que grâce à la liberté et aux échanges avec le monde." "La nation iranienne a décidé d'être puissante. Nos missiles sont pour la paix et la défense... Les responsables américains doivent savoir qu'à chaque fois que nous devrons tester techniquement un missile, nous le ferons et nous n'attendrons pas leur permission." "Le rêve américain consistant à mettre fin au programme de missiles iraniens ne deviendra jamais réalité." Rohani s'en est également pris à l'Arabie saoudite, puissance sunnite et principal adversaire régional de l'Iran chiite, estimant qu'elle serait plus forte si elle laissait son peuple décider de l'avenir de leur pays. (Bozorgmehr Sharafedin et Parisa Hafezi; Hélène Dauschy pour le service français, édité par Henri-Pierre André)