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L'Iran réclame à nouveau une levée simultanée des sanctions

Le président iranien Hassan Rohani a déclaré mercredi que Téhéran n'accepterait d'accord global sur le nucléaire avec les grandes puissances avec qui elle négocie qu'en cas de levée de la totalité des sanctions imposées contre l'Iran. /Photo d'archives/REUTERS/Adrees Latif

ANKARA (Reuters) - Le président iranien Hassan Rohani a déclaré mercredi que l'Iran n'accepterait d'accord global sur son programme nucléaire avec les grandes puissances avec qui il négocie qu'en cas de levée simultanée de la totalité des sanctions imposées contre Téhéran. Ces déclarations interviennent alors que le président américain Barack Obama s'est vu contraint d'accepter un droit de regard du Congrès, à majorité républicaine, sur tout accord définitif signé avec la République islamique. "S'il n'est pas mis fin aux sanctions, il n'y aura pas d'accord", a prévenu Hassan Rohani lors d'un discours télévisé prononcé dans la ville de Rasht, dans le nord de l'Iran. "La fin de ces négociations et un accord signé doivent contenir une déclaration d'annulation des sanctions qui oppressent le grand pays qu'est l'Iran." L'Iran veut la levée en une seule fois de la totalité des sanctions à son encontre, à savoir les sanctions des Nations unies, celles de l'Union européenne et celles des Etats-Unis. Les Etats-Unis estiment au contraire que les sanctions contre l'Iran doivent être levées progressivement. Le compromis du Congrès va bloquer la capacité du chef de la Maison blanche à renoncer à lever un certain nombre de sanctions contre l'Iran pendant que l'accord sera étudié au Capitole. Israël s'est dit satisfait de ce compromis conclu entre le Congrès américain et le gouvernement Obama. Le président iranien a estimé pour sa part que l'examen par le Congrès des Etats-Unis d'un accord nucléaire avec l'Iran, qui devrait durer plusieurs semaines, était une question de politique intérieure. "Ce que le Sénat américain, le Congrès et d'autres disent n'est pas notre problème. Nous voulons le respect mutuel (...) Nous sommes en discussions avec les grandes puissances et pas avec le Congrès", a dit Hassan Rohani. "INTERACTIONS CONSTRUCTIVES" L'Iran, a-t-il ajouté, veut mettre fin à son isolement en ayant recours à des "interactions constructives avec le monde et pas à la confrontation". Evoquant la levée par la Russie, annoncée lundi, d'un embargo sur la livraison d'un système de défense antimissiles S-300 à l'Iran, Hassan Rohani a estimé qu'il s'agissait d'une "bonne décision" russe. "C'est un contrat (...) totalement légal qui n'aura pas d'impact sur les négociations (nucléaires)", a-t-il dit lors d'une visite à Lisbonne. Une délégation de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) est arrivée mercredi à Téhéran pour des discussions techniques qui étaient prévues, a annoncé l'agence de presse iranienne Mehr. Les discussions avec l'AIEA sont menées en parallèle avec celles du P5+1, les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu plus l'Allemagne, qui doivent reprendre le 21 avril. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est dit mercredi "persuadé" de la capacité de Barack Obama à obtenir du Congrès qu'il approuve un accord nucléaire conclu avec l'Iran. "Le plus important est de finir les négociations avec l'Iran dans les deux mois et demi", a ajouté le chef de la diplomatie américaine après être arrivé en Allemagne pour une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7. (Parisa Hafezi, avec Sam Wilkin à Dubai et Shrikes Laxmidas à Lisbonne; Danielle Rouquié et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)