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Rohani dénonce les propos "vides de sens" de Trump

Le président iranien Hassan Rohani a déclaré mardi que Donald Trump ne pouvait pas annuler unilatéralement l'accord de Vienne sur le programme nucléaire de la république islamique et que les discussions relatives à une renégociation n'avaient "aucun sens". /Photo d'archives/REUTERS/Lucas Jackson

DUBAI (Reuters) - Donald Trump ne peut pas dénoncer unilatéralement l'accord de Vienne sur le programme nucléaire de Téhéran et les discussions relatives à une renégociation n'ont "aucun sens", a estimé le président iranien Hassan Rohani. "Le président élu (des Etats-Unis) a montré qu'il n'était pas heureux de cet accord nucléaire, le qualifiant de pire accord jamais signé. Ce ne sont que des propos vides. Je ne pense pas qu'il puisse faire grand chose une fois entré à la Maison blanche", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Les Etats-Unis ne sont que l'une des six puissances à avoir négocié et signé en juillet 2015 avec l'Iran le Plan d'action commun (JPOA), auquel sont aussi associées la Russie, la Chine, la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne. L'accord a été en outre appuyé par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. Lors de la campagne électorale, Donald Trump, qui deviendra vendredi le 45e président des Etats-Unis, a menacé de "déchirer" cet accord ou de le renégocier. Lors de son audition devant le Sénat, Rex Tillerson, désigné par Trump pour diriger le département d'Etat, a déclaré la semaine dernière qu'il préconiserait que l'accord soit "totalement passé en revue", sans pour autant aller jusqu'à suggérer que les Etats-Unis pourraient le dénoncer. Pour Helga Schmid, secrétaire générale du service européen pour l'action extérieure, l'équipe du futur président n'a pas compris la nature du texte signé cet été. "Il s'agit d'un accord multilatéral qui ne peut être renégocié de façon bilatérale", a-t-elle souligné. Malgré leurs divergences, l'Union européenne dit par ailleurs être en parfait accord avec la Russie et la Chine quant à la nécessité de le préserver. (Bozorgmehr Sharafedin avec Gabriela Baczynska à Bruxelles; Henri-Pierre André et Jean-Philippe Lefief pour le service français)