Publicité

Robin Campillo, Act up Studio

Robin Campillo, le 21 mai à Cannes.

Le réalisateur de «120 Battements par minute» évoque sans détours ses années de militantisme au sein de l’association créée en 1989.

Parmi tous les slogans d’Act Up, celui-ci promettait : «Danser = vivre.» A l’époque déjà, Robin Campillo dansait. Il danse toujours beaucoup. Sur de la house surtout, qui donne les pulsations du bouleversant 120 Battements par minute, en compé­tition officielle. «Joyeuse et un peu ­inquiète : j’aime la fragilité de cette musique. C’est elle qui a accompagné l’épidémie.» Le film retrace les débuts de l’association Act Up, l’angoisse et la vitalité des garçons et des filles qui ont fait du sida une question politique.

Il n’a pas lu les critiques (dithyrambiques) parues sur son film. «Je suis paranoïaque, dit-il avec la voix douce et joyeuse d’un type qui ne l’est pas du tout. C’est trop tôt. Je suis dans un moment flou, je ne saurais ni lire ni comprendre ce qu’on en dit.» Il a hésité avant d’accepter un portrait – pas voulu, d’abord, faire de photo. «On fait des films pour qu’ils soient vus en notre absence.» Il est finalement volubile, mais s’abstient parfois, revient, choisit un autre mot. «Ce n’est pas un film anodin pour moi, évidemment.»

Ce n’est pas la première fois que Campillo filme le sida. Son premier long métrage s’appelait les Revenants. Des morts réapparaissaient, de chair et d’os, auprès des vivants (la série du même nom sur Canal + s’en inspire). Exactement comme la mort, dans les années 1980, a contaminé la vie. De la science-fiction. Précisément la sensation qu’avait eue Campillo à l’apparition d’une étrange épidémie qui touchait particulièrement les gays.

Dans 120 Battements par minute, troisième long métrage du réalisateur de 55 ans, les citations sont plus directes, la fiction pleinement inspirée de ses années de militantisme. «Des moments de ma vie, ceux de gens que j’ai aimés. J’essaie de rebattre les cartes et de reconstituer un édifice qui serait un peu comme chez moi. Une cartographie intime, mouvante.» Sur l’atlas (...) Lire la suite sur Liberation.fr

Cannes au jour le jour
Cannes Day 6, Michael Haneke en quête d'un nouveau «Happy End»
Novlangue
Rétro croisette 23 mai 1994: «Tarantino, ça secoue la pulp»
Stuart A. Staples, bande puissante