Robert Fico, l’improbable retour au pouvoir
“Je veux atteindre les sommets et j’espère que j’en ai encore la force. Fidèle à mes principes, je résisterai en faisant table rase du passé.” Malgré la chaleur, le centre culturel de Rimavska Sobota a fait salle comble, et les chanteurs du trio de pop opéra La Gioia s’époumonent pour divertir l’assemblée. Dans quelques instants, ce sera au tour de la tête d’affiche du programme de monter sur scène : Robert Fico.
Fico, le président de Smer (social-démocratie), est arrivé avec une heure de retard, et les quelque 500 personnes présentes, majoritairement des femmes à la retraite, piaffent d’impatience d’entendre ce que le chef du parti le plus populaire du moment dans le pays va leur dire.
“Fico ! Fico ! Vive Fico !” entend-on soudainement. En cette fin d’après-midi de mi-août, c’est dans ce décor que se tient le premier meeting de celui qui aspire à redevenir l’homme politique le plus puissant du pays. Pour lancer sa campagne, il a choisi cette petite ville du sud du pays (22 000 habitants), où, il y a trois ans, il avait été battu par le mouvement OLaNO (parti conservateur axé sur la lutte contre la corruption) de l’ancien Premier ministre Igor Matovic.
Lors des élections qui se tiendront dans un mois et demi, l’enjeu sera de savoir si Fico retrouve les sommets en remportant les législatives une cinquième fois (après 2006, 2010, 2012, 2016), et aussi, ce qui n’est pas tout à fait la même chose, si Smer réalise un score suffisant pour former un gouvernement.
“Nous sommes en pleine forme”
“Nous avons survécu à des moments difficiles, nous sommes toujours là et en pleine forme, lance-t-il. Nous voulons gagner les élections pour pouvoir crier haut et fort dans toute la Slovaquie : stabilité, ordre et garanties sociales !” Il insiste sur le slogan électoral qui figure sur les affiches dont le parti a tapissé le pays. Il appelle le public à aller voter le 30 septembre. “Nous n’avons qu’un seul devoir : chasser le pire gouvernement de l’histoire de la République slovaque.”
Dès le début, Robert Fico rappelle comment, sans masque, les habitants avaient rempli l’amphithéâtre de Rimavska Sobota lors d’une manifestation contre le gouvernement à l’automne 2021, pendant la pandémie. “Nous avions clamé que nous allions les chasser, et nous y voilà ! Mon Dieu, et comment, que nous allons les chasser ! Si, tous, nous faisons ce que nous avons à faire le 30 septembre, il ne restera pas une seule tache de gras de leur passage”, dit-il sous une salve d’applaudissements.
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