Robert F. Kennedy Jr, cet antivax dont Donald Trump veut faire son « Monsieur Santé »

Si le président-élu a de grandes ambitions pour Elon Musk, il réserve aussi un traitement de choix au candidat indépendant qui s’est rangé derrière lui.

Sur demande de Donald Trump, Robert F. Kennedy Jr. devrait occuper un rôle dans le domaine de la santé. Sans doute celui de secrétaire à la Santé des États-Unis.
ANNA MONEYMAKER / Getty Images via AFP Sur demande de Donald Trump, Robert F. Kennedy Jr. devrait occuper un rôle dans le domaine de la santé. Sans doute celui de secrétaire à la Santé des États-Unis.

ÉTATS-UNIS - Un Kennedy de retour à la Maison Blanche, c’est une autre conséquence de la victoire de Donald Trump. Lors de son discours de victoire, mercredi 6 novembre en Floride, le futur 47e président des États-Unis n’a pas manqué de saluer la « star » Elon Musk ou son prochain vice-président J. D. Vance. Mais il n’a pas oublié non plus Robert F. Kennedy Jr, à qui il réserve une place de choix.

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Ancien membre du Parti démocrate, le neveu de l’ancien président américain John Fitzgerald Kennedy peut espérer obtenir un poste important dans l’administration Trump. Une ascension inespérée pour celui qui était encore un rival de Donald Trump dans la course à la Maison Blanche il y a encore quelques mois.

« Robert F. Kennedy Jr. va aider l’Amérique à être de nouveau en bonne santé. C’est un super gars. Il veut faire certaines choses et nous allons le laisser faire », a d’ailleurs promis Donald Trump le jour de son élection. Une annonce qui ne sera pas pour rassurer les spécialistes de la santé publique.

Quelques jours avant sa victoire contre Kamala Harris, Donald Trump avait détaillé son envie de trouver un « rôle important » pour son nouveau protégé dans le domaine de la santé, qui s’est affiché à de nombreuses reprises à ses côtés pendant la campagne. « Il connaît mieux le sujet que personne », assurait le candidat républicain. Une affirmation sujette à caution pour un vaccino-sceptique notoire, connu pour propager des théories du complot.

Âgé de 70 ans, le neveu de JFK − rejeté par une bonne partie de la dynastie Kennedy − était autrefois connu comme avocat en droit de l’environnement. Avant d’opérer un virage radical, passant de soutien d’Hillary Clinton pour la primaire démocrate et avocat en guerre contre Monsanto à militant antivax et soutien de Donald Trump.

Président d’une organisation anti-vaccination et producteur de films sur la question, il s’est plusieurs fois fait rattraper par ses sorties durant la pandémie de Covid-19. Son organisation, la Children’s Health Defense (ex-World Mercury Project) a d’ailleurs été bannie des réseaux sociaux Meta (Facebook, Instagram) pour « violations répétées » de la politique de l’entreprise de Mark Zuckerberg.

Pilier de la désinformation sur les vaccins, il a été nommé dans un rapport du Centre de lutte contre la haine digitale comme étant l’une des 12 personnalités qui concentrent à elles seules 65 % des contenus de désinformation sur le coronavirus. Principalement sur Facebook.

« Contrôle » quasi-total

Durant ses discours enflammés de fin de campagne, Donald Trump avait également glissé que Robert F. Kennedy Jr « travaillerait sur la santé des femmes ». Difficile de faire plus cynique, alors que le milliardaire avait nommé, au cours de son premier mandat, trois juges à la Cour Suprême qui avaient ensuite permis de mettre fin à la garantie fédérale du droit à l’avortement.

Comme le rapporte CNN, Donald Trump aurait carrément promis à Robert F. Kennedy Jr. de le nommer à la tête des principales agences de santé publique, du département de la Santé aux Centers for Disease Control (Centres de contrôle des maladies) en passant par la Food and Drug Administration (agence de contrôle de l’alimentation et des médicaments) et les National Institutes of Health (instituts nationaux de la santé). Rien que ça.

Cette nomination stratégique tombe plutôt à pic pour le programme de santé du futur président américain. D’après un vaste sondage réalisé par Associated Press, 2 électeurs américains sur 10 souhaitent que le gouvernement soit moins impliqué dans la vaccination des enfants comme le prône Robert F. Kennedy Jr.. Parmi ces opposants aux politiques fédérales de santé publique... 80 % ont voté Trump.

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