Le Roaccutane et autres anti-acné accusés à leur tour

La molécule isotrétinoïne est accusée d'être responsable de 30 suicides de jeunes gens qui traitaient leur acné. 152 effets indésirables, mais un principe actif: venir à bout des acnés les plus rétives. Le Roaccutane et les génériques anti-acné qui ont pris la relève après la fin de sa commercialisation en septembre 2008, vont bientôt être sur le banc des accusés. L'avocat Gilbert Collard a assigné en justice les laboratoires Roche, Expanscience et Pierre Fabre, qui l'ont mise sur le marché, a rapporté jeudi La Provence. Il défend la famille d'Alexandre Voidey, qui s'est donné la mort à 17 ans, en 2007. "La seule chose que l'on a recommandée à mon fils c'est de ne pas s'exposer au soleil", témoigne pour la Provence son père. "Alexandre était un garçon ouvert, sportif, bon élève, qui n'avait jamais donné de signe de dépression, assure-t-il. Il s'est pendu à un arbre à 800 mètres de la maison." "Entre 25 et 27 cas de suicides", ont été notifiés entre 1986 et 2009 selon le Dr Anne Castot, chef du service d'évaluation et de la surveillance du médicament à l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Mais pour le docteur, on reste dans des proportions normales concernant cette population. Le médicament est tout de même sous surveillance depuis 1995 et un rapport doit être rendu sur le sujet cette année. Maître Collard, lui, devrait plaider au mois de mars devant le tribunal de grande instance de Nanterre.