RN: une semaine après sa défaite aux régionales, un congrès pour remobiliser avant 2022

La présidente du RN Marine Le Pen s'adresse à la pesse le 27 juin 2021 après les résultats des élections régionales, à Nanterre - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP
La présidente du RN Marine Le Pen s'adresse à la pesse le 27 juin 2021 après les résultats des élections régionales, à Nanterre - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP

Les cadres et les militants du Rassemblement national se réunissent ce samedi et dimanche pour leur 17e congrès à Perpignan, ville symbolique conquise par Louis Aliot aux dernières élections municipales.

Une semaine après la défaite du RN aux Régionales, cette grand-messe promet cependant d'être mouvementée. Si Marine Le Pen est assurée d'être réelue présidente du parti, étant la seule candidate en lice, elle devra tenter de remobiliser ses troupes pour la présidentielle de 2022 au moment où les doutes se multiplient sur sa stratégie.

Le maire RN de la ville Louis Aliot, également membre de la direction du parti, a ainsi expliqué, vendredi, vouloir "s'interroger" sur la "part de responsabilité" de sa formation dans cet échec aux régionales.

"Il y a sûrement un contexte général qui fait que. Mais quand même, on a notre part de responsabilité. Il faut bien analyser les choses et y répondre d’une manière efficace", a-t-il déclaré sur Sud Radio, Le parti est sorti bredouille et avec 30% d'élus régionaux en moins.

"Avoir une région, c'est le moment de montrer son crédit, sa capacité à administrer une institution", explique sur BFMTV Mathilde Androuët, députée européenne du RN. Et de déplorer: "malheureusement, nous n'aurons pas cette chance".

"Nous ouvrons aujourd'hui la séquence de l'élection présidentielle car Marine Le Pen a un message à adresser aux Français", a confirmé quant à lui Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement national, ce samedi auprès de notre antenne.

Marine Le Pen fragilisée?

Si la majorité des dirigeants du RN, Marine Le Pen en tête, accusent d'abord l'abstention, massive, certains pointent du doigt la stratégie de dédiabolisation du parti et l'ouverture des listes RN à des candidats extérieurs.

Lundi dernier, Bruno Lerognon, délégué du RN dans l'Hérault, avait ainsi annoncé sa démission du parti, y dénonçant une organisation fédérale "pourrie par le clanisme" et affaiblie par "une stratégie absurde d'ouverture".

"Vu la façon dont fonctionne le parti, il n'y aura de toute façon aucune contestation publique. La remise en question au RN, c'est assez rare", répond sur notre antenne un élu régional du parti, sous couvert d'anonymat.

"Personne ne va contester la ligne ou la candidature de Marine Le Pen mais le Congrès va être voilé par deux nuages: la défaite aux Régionales et la candidature possible d'Éric Zemmour à la présidentielle", résume Philippe Corbé, chef du service politique de BFMTV.

Désireuse de ressouder sa base, Marine Le Pen a quant à elle déjà appelé mercredi à "la mobilisation" face à "la submersion [migratoire] programmée de l'Europe", thème fétiche de son parti. Vendredi, elle a publié avec 15 alliés en Europe une déclaration commune visant à une "grande alliance au Parlement européen", marque d'un "travail de rassemblement", selon le RN.

Une présidence par interim

Moment phare de ce congrès, les militants, attendus autour d'un millier, voteront samedi un changement des statuts qui permettra d'élire un président par intérim "pendant 12 mois" à la tête du parti, afin que Marine Le Pen se concentre sur la présidentielle.

Deux candidats sont en lice: Louis Aliot et le numéro deux du RN Jordan Bardella.

Article original publié sur BFMTV.com