Le RN sur la sellette, Bardella accuse l’UE de faire la justice « contre les partis politiques français »

Le RN sur la sellette, Bardella accuse l’UE de faire la justice « contre les partis politiques français »
THOMAS SAMSON / AFP Le RN sur la sellette, Bardella accuse l’UE de faire la justice « contre les partis politiques français »

POLITIQUE - Contre-attaque. Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a accusé l’Union européenne de mener une « procédure contre les partis français » avec les affaires dites des « assistants parlementaires » d’eurodéputés.

Le parquet de Paris a requis un procès pour le RN et 27 personnes, suspectées d’avoir pris l’argent de l’UE entre 2004 et 2016 pour rémunérer des assistants travaillant en réalité pour le parti. Au cœur de l’affaire : les deux dirigeants historiques du parti à la flamme, Jean-Marie Le Pen, qui l’a cofondé en 1972, et Marine Le Pen, qui en a assumé la présidence entre 2011 et 2022, ainsi que la grande majorité des figures du parti du milieu des années 2010.

Interrogé sur cette épée de Damoclès, et le spectre d’un procès retentissant pour le parti d’extrême droite, Jordan Bardella a essayé ce lundi 3 octobre sur le plateau de Télématin de mêler les autres formations politiques à ces difficultés tout en présentant cette procédure comme une attaque de l’Union européenne contre les organisations politiques françaises.

Bardella en fait une affaire UE - France

« Le Parlement européen considère que les assistants parlementaires ne doivent pas faire de politique et qu’ils doivent travailler exclusivement pour le parlement européen. Il se trouve qu’une grande partie de ceux qui y travaillent sont, sur leur temps libre, des militants politiques, candidats aux élections, ont des fonctions dans le mouvement », a ainsi avancé le chef de file du RN pour les prochaines européennes, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

Et d’ajouter : « Cette différence d’appréciation que nous avons sur le rôle des assistants parlementaires concerne le Rassemblement national mais aussi le bloc de la majorité et la Nupes. Donc c’est en fait une procédure contre les partis politiques français. » Procédure qui, sous-entend Jordan Bardella, pourrait déboucher « comme par hasard » sur un procès avant les élections européennes pour le RN.

Le MoDem et son fondateur François Bayrou sont effectivement dans la même situation ou presque. Le maire de Pau, ainsi que plusieurs de ses proches, seront jugés pour des faits comparables entre le 16 octobre et le 22 novembre.

La procédure qui concerne la France insoumise, également évoquée par Jordan Bardella, est en revanche loin d’être aussi avancée. Les investigations lancées en novembre 2018 n’ont pour l’instant débouché que sur l’audition de deux personnes (des anciens assistants de Jean-Luc Mélenchon au parlement européen) sous le statut de témoin assisté.

Marine Le Pen, de son côté, risque gros. Tout comme François Bayrou. En demandant la tenue d’un procès contre le parti d’extrême droite, le parquet de Paris a insisté le 22 septembre dernier sur l’importance des peines encourues : dix ans d’emprisonnement, une forte amende mais aussi une peine complémentaire d’inéligibilité qui peut atteindre jusqu’à dix ans. Soit une menace majeure pour la députée, mise en examen pour « détournement de fonds publics », qui s’est présentée comme la « candidate naturelle » de son camp pour la présidentielle 2027.

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