Le RN approuve le discours pro-peine de mort de la veuve du gendarme tué à Mougins
POLITIQUE - Un discours très politique. En rendant hommage à son époux gendarme, mort le 26 août dans un carambolage à Mougins (Alpes-Maritimes) à la suite d’un refus d’obtempérer, Harmonie Comyn a eu des mots très durs à l’égard de la politique pénale et judiciaire menée en France ces dernières années. Peinant à cacher son émotion, la veuve a déclaré au micro : « La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance ».
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Elle s’en est prise au chauffard responsable du décès de son mari, qu’elle qualifie de « multirécidiviste qui pouvait évoluer en toute liberté », mais pas seulement. Elle a aussi assuré que « 1981 n’aurait jamais dû exister ». Une référence implicite à l’abolition de la peine de mort, alors portée par Robert Badinter et François Mitterrand.
Des paroles marquées très à droite, de nature à rameuter les figures politiques habituées à surfer sur les faits divers qui, au-delà du chagrin exprimé par la jeune femme, ont validé le contenu de son discours. « Il n’y a rien à retirer à ce constat », a ainsi défendu le président du RN Jordan Bardella, alors que cela fait plusieurs années que son parti a effacé le rétablissement de la peine de mort de son programme.
« La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance ».
Ce sont les mots bouleversants de la veuve du gendarme tué dans les Alpes-Maritimes. Il n’y a rien à retirer à ce constat.
Arrêtons de tolérer ceux qui pourrissent la vie des Français,…— Jordan Bardella (@J_Bardella) August 28, 2024
Pour l’eurodéputé, on doit arrêter « de tolérer ceux qui pourrissent la vie des Français ». « Expulsons les délinquants et criminels étrangers, rétablissons une justice qui punit sévèrement », plaide-t-il.
« Le laxisme, véritable ADN de la gauche »
Le député RN des Bouches-du-Rhône Franck Allisio ne s’est pas non plus fait prier pour s’attaquer à « quarante ans de forfaiture de nos gouvernants », qui ont selon lui fait « une énième victime ». Son collègue du Vaucluse Hervé de Lépinau pousse le bouchon encore plus loin, en estimant que « le laxisme, véritable ADN de la gauche et du centre, a créé les conditions de ce drame ». L’un des principaux problèmes venant selon lui du « travail de sape » mené par « l’extrême gauche au sein de la magistrature ».
« Les politiciens, par leur insuffisance et leur idéologie, laissent des Français mourir », a embrayé Éric Zemmour, le fondateur du petit parti d’extrême droite Reconquête. Éric Ciotti, désormais compagnon de route de Marine Le Pen à l’Assemblée nationale, était présent à la cérémonie. Il s’est empressé d’aller saluer la veuve du gendarme, reconnaissant qu’elle avait eu « des mots puissants et émouvants » capables, espère-t-il, d’inciter les responsables politiques à « rompre avec l’immobilisme, l’impuissance et le en même temps ». Ni le camp présidentiel ni la gauche n’ont pour le moment pas réagi au discours d’Harmonie Comyn.
Du côté de l’enquête, le suspect maintient avoir percuté « involontairement » le gendarme et explique avoir quitté les lieux « pris de panique ». Un caractère involontaire que ne retient pas, à ce stade, le parquet, qui a demandé son placement en détention provisoire.
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