Rixes entre bandes: Clémentine Autain estime que la réponse "répressive ne suffit pas"

Clémentine Autain, invitée de BFMTV samedi 27 février 2021. - BFMTV
Clémentine Autain, invitée de BFMTV samedi 27 février 2021. - BFMTV

"C'est d'une extrême violence, c'est insoutenable." Invitée d'Apolline de Malherbe, le rendez-vous ce samedi, la députée La France insoumise (LFI) de Seine-Saint-Denis, candidate aux régionales en Île-de-France, a notamment été interrogée sur les rixes entre bandes rivales qui ont conduit à la mort de deux adolescents en Essonne en l'espace de quelques jours.

En réaction à ces homicides, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a notamment annoncé l'envoi de renforts pour grossir les rangs des forces de l'ordre. Une réponse insuffisante pour la parlementaire:

"Ça ne va pas suffire. Ça fait trente ans qu'on a des lois plus répressives les unes que les autres et le développement de forces de police qui ne sont pas forcément adaptées pour répondre à la situation", a regretté Clémentine Autain. "La réponse a posteriori qui est de type répressive ne suffit pas."

"Frappée par la jeunesse et le niveau de violence"

"Ce n'est pas un phénomène nouveau (...) mais par contre je suis frappée par la jeunesse des personnes concernées et par le niveau de violence", a-t-elle ajouté au sujet de ces affrontements entre bandes adverses.

Une opinion qui rejoint le propos du commissaire Julien Herbaut, chef de la Sûreté territoriale de Paris:

"La nouveauté réside depuis quelque temps dans l’apparition de rivalités qui opposent des groupes plus informels, qui ne sont liés ni à un territoire précis ni à un établissement scolaire, et qui s’affrontent et se rencontrent autour de motifs très futiles, bien plus difficiles à analyser. (...) La dynamique est encouragée par les réseaux sociaux", a déclaré le commissaire dans les colonnes de Libération.

"Investir davantage dans l'humain"

Pour Clémentine Autain, "on a besoin d'accompagnement. Ici, les éducateurs de rue, j'ai l'impression qu'ils ont totalement disparu".

Alors que Gérald Darmanin a notamment pointé l'autorité parentale, en réaction à ces rixes, Clémentine Autain s'inscrit en faux avec cette analyse:

"On peut derrière chaque cas pointer la responsabilité individuelle. (...) Moi je pense que nous faisons société et que nous avons des responsabilités collectives, et que la question que l'on doit se poser en tant que responsable politique, c'est comment faire pour aider ces familles à ne pas être défaillantes, comment les soutenir."

La députée regrette également l'abandon de la police de proximité. "Il faut une police du quotidien", défend-elle. "Nous avons besoin d'investir davantage dans l'humain, dans une présence humaine, qui permet d'accompagner, de dépister, et aussi de répondre à l'urgence sociale de beaucoup de parents", juge Clémentine Autain.

Article original publié sur BFMTV.com