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Rixes entre ados : «Sur quoi baser une politique de prévention quand un regard est à l’origine d’un coup de couteau ?»

7 octobre 2018, Garges-lès, Gonesses (95), FRANCE. Rassemblement contre les violences entre bandes de jeunes dans les banlieues à Garges-lès-Gonesse suite au lynchage d'un jeune dans la cité de la Muette le 26 septembre 2018. COMMANDE N° 2018-1280

Un adolescent de 12 ans est décédé dimanche après avoir été roué de coups de barre de fer samedi aux Lilas (Seine-Saint-Denis). Le nombre de rixes impliquant des collégiens, et dans certains cas, leur diffusion sur les réseaux sociaux, inquiète les pouvoirs publics et les acteurs de terrain. Zinn-Din Boukhenaïssi fait de la prévention dans le nord de Paris. Il revient pour «Libération» sur la violence des jeunes et les moyens de prévenir sa propagation.

Zinn-Din Boukhenaïssi, 58 ans, dirige le Groupe de recherche et d’action auprès des jeunes adolescents de la rue, association créée en 1971. Elle emploie aujourd’hui quinze éducateurs de rue qui couvrent cinq quartiers, dans les XVIIIe et XIXe arrondissements de Paris.

A propos des bandes, François Molins, procureur de la République, a récemment parlé «d’irrationalité». Un aveu d’impuissance ?

Je parlerais plutôt d’humilité. Avec le temps, des facteurs bien identifiés sont venus se greffer au phénomène, dont la démocratisation du trafic de drogue, qui redéfinit le terme de «territoire». Mais si l’on se focalise sur les rixes concernant des collégiens, celles que nous rencontrons le plus à Paris, elles commencent dans leur écrasante majorité pour un prétexte futile. Un regard, une veste… Ça n’a pas changé. Certaines questions ont effectivement quelque chose d’irrationnel : au fond, sur quoi peut se baser une politique de prévention quand un regard est à l’origine d’un coup de couteau ?

Alors quelle est la meilleure manière de faire de la prévention ?

Les statistiques font état des rixes qui ont lieu. Mais pas celles qui sont évitées par le travail des acteurs de terrain, dont les éducateurs de rue. Dans le feu de l’action, la présence de professionnels adultes permet de dissuader des jeunes. Parce qu’ils connaissent les leaders, quand il y en a – c’est de moins en moins évident. Et parce qu’à la longue, ils savent identifier une tension naissante. Quelques mots peuvent suffire à casser une dynamique de groupe car la (...)

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