Rishi Sunak ne se pliera pas au "premier lancer" de baseball, et ce n’est pas pour des raisons diplomatiques

Le Premier ministre britannique rencontre Joe Biden à Washington. Il en profite pour assister à un match entre les Washington Nationals et les Arizona Diamondbacks.

Son lancer aurait-il été parfait, comme celui de George W. Bush en 2001 ? Ou bien la balle aurait-elle atterri dans le champ des cameramen, comme celle du rappeur Snoop Dogg en 2016 ? L’histoire ne le dira jamais. Car le Premier ministre britannique Rishi Sunak, en visite aux États-Unis, ne se prêtera pas à la tradition du « premier lancer » lors d’un match de baseball auquel il doit assister ce mercredi 7 juin.

Le « premier lancer » est pourtant considéré comme un honneur, réservé à des invités de marque – présidents américains, célébrités, militaires ou personnalités politiques, comme la démocrate Nancy Pelosi ce mardi – pour ouvrir certains matchs. Un porte-parole du 10 Downing Street a confirmé au Times que la piste avait été suggérée, pour permettre au Premier ministre de marquer « le jour de l’amitié américano-britannique », qui célèbre 238 ans de relations ce mercredi.

Mais Rishi Sunak « a écarté l’idée de réaliser le premier lancer » lors de la rencontre entre les Washington Nationals et les Arizona Diamondbacks prévue à Washington à 19h (1h du matin jeudi à Paris), rapporte le quotidien britannique.

Rishi Sunak s’est-il « dégonflé » ?

Aux journalistes qui l’accompagnaient dans l’avion jusqu’à Washington, le Premier ministre a assuré qu’il « n’était en fait pas prévu qu’il le fasse ». « Comme vous le savez, je suis plus cricket que baseball de toute façon », a-t-il ajouté, selon le HuffPost britannique.

À sa place, c’est le vétéran Stuart Taylor, ancien sous-officier de l’armée britannique, qui lancera la première balle du match au receveur, placé environ 18 mètres devant lui. « Nous pensons qu’il est la bonne personne » pour « souligner l’étendue et la profondeur de la relation entre le Royaume-Uni et les États-Unis », précise un porte-parole du Premier ministre à la presse britannique.

Rishi Sunak se serait-il « dégonflé », comme n’hésite pas à l’écrire The Sun ? « Il a reculé. Je parie qu’il a reculé, a lancé le député conservateur britannique Jake Berry sur le plateau de Talk TV mardi soir. Les coups de com’ politiques tournent souvent mal. Celui-ci allait forcément mal tourner. »

La presse britannique est en tout cas unanime sur le fait que le « premier lancer », auquel se sont même pliés Dark Vador ou un T-Rex, est un pari de communication risqué.

Barack Obama et son « mom jean »

Les Américains n’ont par exemple pas oublié le lancer complètement raté, en 2020, du Dr. Anthony Fauci, médecin star de la cellule de crise Covid-19 de la Maison Blanche, devant les 40 000 spectateurs du même Nationals Park où doit se rendre Rishi Sunak.

« Obama l’a fait et les gens se sont moqués de son jean », se souvient aussi une source à Washington interrogée par le Times. En 2009, le lancer impeccable du nouveau président américain avait en effet été éclipsé par son « mom jean », qui avait retenu toute l’attention du public. « J’ai porté un jean ample, principalement parce que j’étais sur le monticule du lanceur et je ne voulais pas me sentir restreint », avait-il raconté cinq ans plus tard. « Je pense que j’ai purgé ma peine. Je me suis fait flinguer pour ça », avait-il ironisé.

Au plus grand regret de la presse britannique, qui suivait le feuilleton depuis plusieurs jours, Rishi Sunak ne se retrouvera donc pas, aux côtés de Mariah Carey (perchée sur des talons) ou de Michael Jordan, dans l’un des classements des « pires premiers lancers » qui pullulent sur Internet.

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