Riposte de l'artillerie turque vers la Syrie, selon Ankara

ANKARA (Reuters) - L'artillerie turque a procédé à une riposte "proportionnée" en direction du territoire syrien, a-t-on déclaré de source militaire turque, mardi, au quatrième jour d'affilée des pilonnages turcs. Ankara a averti lundi les "peshmergas" (combattants kurdes) du nord de la Syrie qu'ils s'exposeraient à la "plus vive réaction" s'ils tentaient de s'emparer d'une ville située près de la frontière turque, et a accusé la Russie d'avoir tiré un missile qui a tué au moins 14 civils. A Moscou, le Kremlin a catégoriquement démenti mardi les accusations de la Turquie selon laquelle la Russie avait commis un crime de guerre en Syrie en tirant lundi des missiles qui ont fait des dizaines de morts. "Nous n'acceptons absolument pas de telles déclarations, d'autant plus qu'elles n'apportent aucune preuve à de telles accusations sans fondement", a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Près de 50 civils ont péri dans des tirs de missiles contre au moins cinq hôpitaux et contre deux écoles lundi dans des zones insurgées de Syrie, selon les Nations unies, qui ont parlé d'une violation flagrante du droit international. Parmi les cinq hôpitaux visés figure un hôpital pour enfants à Azaz, où au moins 14 civils ont trouvé la mort lundi. Azaz est le dernier bastion des insurgés avant la frontière turque. L'offensive en cours de l'armée syrienne, appuyée par des frappes aériennes russes et des milices chiites soutenues par l'Iran, a conduit les troupes de Bachar al Assad à seulement 25 km de la frontière turque. La milice kurde syrienne Unités de protection du peuple (YPG), en qui Ankara voit une force insurgée hostile, a tiré parti de la situation, gagnant du terrain et étendant sa présence le long de la frontière syro-turque. (Tulay Karadeniz; Eric Faye pour le service français)