Sur la riposte à l’attaque iranienne, Israël face à des menaces de l’Iran et des pressions des États-Unis

Décombres d’un bâtiment détruit à Hod HaSharon après l’attaque de missiles iraniens sur Israël, le 2 octobre 2024.
JACK GUEZ / AFP Décombres d’un bâtiment détruit à Hod HaSharon après l’attaque de missiles iraniens sur Israël, le 2 octobre 2024.

INTERNATIONAL - Des lignes rouges à ne pas franchir. Une heure après l’attaque de missiles iraniens sur Israël mardi soir, l’État hébreu avait promis une riposte. Soutenant le droit d’Israël à se défendre, le président américain, Joe Biden, avait dit vouloir « coordonner » cette réponse militaire avec son allié historique.

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24 heures plus tard, ce mercredi 2 octobre, le locataire de la Maison Blanche a toutefois mis en garde l’armée israélienne sur l’ampleur de sa riposte, renouvelant ses appels à une réponse « mesurée ».

La crainte de frappes contre les installations nucléaires iraniennes

« Nous sommes d’accord tous les sept sur le fait que les Israéliens ont le droit de riposter, mais qu’ils doivent répondre de manière proportionnée », a ainsi affirmé Joe Biden, en référence aux autres dirigeants du G7. Le président démocrate a en effet participé ce mercredi à une réunion téléphonique avec le « Groupe des 7 » pour « discuter des attaques inacceptables de l’Iran contre Israël et coordonner sa réaction (...), y compris par de nouvelles sanctions » contre Téhéran.

Puis, en conférence de presse, Joe Biden a insisté sur le fait qu’il était fermement opposé à des frappes israéliennes contre les installations nucléaires iraniennes.

Cet avertissement américain survient après que l’ancien Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a exhorté Israël à riposter en détruisant le programme nucléaire iranien, dans un message publié sur ses réseaux sociaux. Officiellement, l’Iran développe ses capacités nucléaires pour un usage civil, mais elles sont soupçonnées de servir des ambitions militaires et d’être utilisées par Téhéran comme un outil de dissuasion.

L’attaque des installations nucléaires iraniennes pourrait se faire par une opération militaire classique ou une cyberattaque à l’image de celle des talkies-walkies du Hezbollah, a estimé auprès de CNN Malcolm Davis, analyste en stratégie de défense.

L’Iran menace Israël d’une « opération » d’une plus « grande intensité »

Le scénario d’une attaque israélienne des infrastructures nucléaires n’est « pas le scénario le plus probable, tant il est sensible », explique auprès de Libération le géographe et spécialiste de l’Iran, Bernard Hourcade. Et précise : « Cela impliquerait de passer outre la volonté des États-Unis, qui veulent éviter qu’Israël aille trop loin. Mais il n’est pas impossible, tant toutes les limites sont aujourd’hui bouleversées. »

De son côté, l’Iran a menacé Israël d’une attaque encore plus forte s’il est attaqué en riposte. « Si le régime sioniste, qui est devenu fou, n’est pas contrôlé par ses soutiens américain et européen et veut poursuivre ces crimes ou agir contre notre souveraineté et notre intégrité territoriale, l’opération comme celle de ce soir (mardi) sera répétée avec une plus grande intensité et toutes les infrastructures du régime seront visées », a déclaré le chef d’état-major de l’armée iranienne, le général de division Mohammad Bagheri.

Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a, quant à lui, affirmé que l’Iran « ne cherchait pas la guerre », tout en promettant aussi « une réponse plus forte » en cas de représailles israéliennes.

Face à la crainte d’un embrasement régional, la Jordanie a, elle, prévenu Israël et l’Iran que son pays « ferait face avec toutes ses capacités à toute menace ». Et le chef de la diplomatie jordanienne, Ayman Safadi, a ajouté que son pays « ne sera le champ de bataille de personne ».

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