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Rio, Istanbul et le convivialisme

Le plus étonnant mais aussi le plus révélateur dans les énormes manifestations qui secouent le Brésil ou la Turquie actuellement, c’est l’étonnement des pouvoirs en place, qu’ils soient de droite ou de gauche. Comme l’avoue Gilberto Carvalho, le chef de cabinet de la présidente du Brésil, Dilma Roussef, «le gouvernement n’arrive pas à comprendre ce qui se passe». De même, en Turquie, Recep Tayyip Erdogan ne sait pas voir ou ne veut pas voir dans les soulèvements de la jeunesse urbaine, autre chose que le résultat d’un complot de l’étranger. Que se passe-t-il ? Vers quoi tendent ces mouvements ? Pour esquisser une réponse à cette question, il faut à la fois les mettre en relation avec les mouvements similaires qui les ont précédés, expliquer pourquoi ils ne sont guère intelligibles dans le cadre des catégories politiques héritées, et commencer à dégager la perspective dans laquelle ils peuvent commencer à faire sens, non seulement dans une logique de contestation ou de désespoir, mais comme annonciateurs d’alternatives politiques souhaitables et plausibles.

De toute évidence, même si le contexte politique, économique et culturel est à chaque fois différent, il y a plus qu’un air de famille entre les mouvements des Indignados ou Occupy Wall-Street, les printemps arabes, et ceux qui font l’actualité au Brésil ou en Turquie. Selon les cas, l’accent est plus ou moins mis sur la misère et la dégradation des conditions matérielles d’existence, ou sur la question des libertés. Mais dans tous les cas, ce qui est dénoncé et stigmatisé c’est l’écart de plus en plus abyssal qui sépare les dirigeants et les dirigés, les plus riches et les plus pauvres.

Cet écart qui donne à l’immense majorité le sentiment de ne pas être compris, et qui explique, réciproquement, que ceux qui se retrouvent au sommet du pouvoir et de la richesse, ne comprennent à peu près rien à ce qui se passe. Plus spécifiquement, la passion mobilisatrice, celle qui pousse à descendre dans la rue, parfois au péril (...)

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