"Rien ne se passe": la mère de Lindsay, victime du harcèlement scolaire, dénonce une "récupération politique passagère"
"On nous répond toujours oui, mais rien ne se passe". Betty Gervois, mère de la jeune Lindsay qui a mis fin à ses jours en mai 2023, déplore des paroles qui ne sont pas toujours suivies d'actes dans la lutte contre le harcèlement scolaire.
"Il faudrait que le monde politique comprenne que nous voulons mener un combat, pas une aventure épisodique", lâche-t-elle dans un entretien au JDD publié ce dimanche 10 novembre.
Attal "m'a totalement lâchée"
La mère de Lindsay, morte à l'âge de 13 ans, se dit particulièrement déçue par l'ancien ministre de l'Éducation Gabriel Attal, pourtant à l'origine d'une association de lutte contre le harcèlement scolaire et lui-même victime de ce fléau qui touche de très nombreux élèves.
"Il m'a totalement lâchée", assure-t-elle, expliquant attendre toujours "l'agrément" de son association "Les Ailes de Lindsay".
"Je n'ai pas vraiment vu les fruits de ses déclarations qui représentaient pourtant pour nous un immense espoir", regrette-t-elle, s'estimant "victime d'une récupération politique passagère".
"Madame Macron m'avait aussi parlé du titre d'ambassadrice du harcèlement en France, sans suite", ajoute la mère endeuillée.
La ministre de l’Éducation Anne Genetet a annoncé jeudi 7 novembre qu'elle allait demander aux écoles, collèges et lycées d'informer les parents d'élèves sur les "types de souffrances repérées" grâce aux questionnaires anonymes de détection du harcèlement, pour les "mobiliser" sur cette question.
Depuis jeudi dernier, journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, et d'ici au 15 novembre, chaque élève de France, du CE2 à la Terminale, est invité à s'exprimer librement dans un questionnaire anonyme de détection du harcèlement. Ce questionnaire a été lancé il y a un an, et la ministre a annoncé qu'il aurait désormais lieu chaque année.