Rien n’est encore joué au Burundi

Des partisans du président Pierre Nkurunziza à Bujumbura vendredi.

Deux jours après la tentative de coup d’Etat des putschistes qui contestaient sa prétention à un troisième mandat, le président Nkurunziza est rentré au pays. Mais la situation reste incertaine.

Ce vendredi à Bujumbura, l’ambassade des Etats-Unis et la représentation des Nations unies auraient demandé à leur personnel «non essentiel», selon la formule consacrée, de quitter le Burundi. Preuve s’il en est que l’échec du coup d’Etat de mercredi et le retour au pays du président Pierre Nkurunziza ne sont pas exactement perçus comme le signe d’un «retour à la normale» par la communauté internationale. Laquelle risque pourtant d’être sollicitée et observée ces prochains jours alors que la situation au Burundi reste incertaine.

Vendredi matin, la reddition des militaires putschistes n’aura été que le dernier soubresaut d’une semaine riche en rebondissements, qui a vu le président en exercice, Pierre Nkurunziza, «destitué» alors qu’il était en dehors du pays, puis «sauvé» par ceux qui lui étaient restés fidèles. Jeudi soir, la première annonce de la reddition des putschistes, vers 23 heures, aura été précédée de peu par celle des Etats-Unis qui, pour la première fois depuis le coup d’Etat, apportaient officiellement leur soutien à Nkurunziza. Juste avant que le Conseil de sécurité de l’ONU ne condamne lui aussi «ceux qui cherchent à s’emparer du pouvoir par desmoyens illégaux». Reste à savoir si ces prises de position ont entériné la défaite des putschistes ou si elles l’ont accélérée. Ce qui est clair en tout cas, c’est que les Etats de la région et les observateurs occidentaux présents à Dar es-Salaam, en Tanzanie, pour une réunion régionale sur le Burundi au moment où le pouvoir a semblé basculer à Bujumbura, n’ont pas su ou voulu mettre hors jeu Nkurunziza alors que ce dernier était, par la force des choses, coincé sur place avec eux.

Représailles. A aucun moment de ces trois jours de crise le président en exercice n’a semblé lâcher prise, qualifiant la tentative de coup (...)

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