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Grippe, gastro-entérite, bronchiolite... pourquoi ces maladies pourraient être plus virulentes cet hiver ?

Santé publique France alerte sur une possible épidémie de bronchiolite de plus grande ampleur l'hiver prochain.

Si la situation épidémique du Covid-19 est encourageante en cette sortie d'été, les épidémies de maladies d'hiver pourraient repartir de plus belle avec l'arrivée du froid et le relâchement des gestes barrières.

Depuis un an et demi, les maladies d'hiver telles que la gastro-entérite, la grippe, le rhume ou encore la bronchiolite se font très rares. Il s'agit bien de l'un des seuls avantages de la pandémie de Covid-19, qui nous a appris a respecter les gestes barrières et se laver les mains très régulièrement et presque faire disparaître ces virus. Preuve en est avec les gastro-entérite qui ont entrainé seulement 145 000 consultations en 2020, contre 1 à 4 millions habituellement, selon les chiffres publiés par Santé Publique France.

Mais avec les restrictions sanitaires de moins en moins nombreuses et la reprise des activités, la vie sociale est repartie de plus belle et les contacts se font de plus en plus nombreux, avec par exemple le grand retour de la bise. De plus, avec l'amélioration récente des chiffres de l'épidémie, la tendance semble plus se diriger vers un nouvel allègement des restrictions sanitaires, à une période de l'année où le froid va s'installer et favoriser la circulation des virus.

Une possible "épidémie de plus grande ampleur"

"Une épidémie de plus grande ampleur que celle observée chaque année est possible l'an prochain du fait de la moindre stimulation immunitaire induite par la faible circulation du virus cet hiver, dans un contexte de levée des mesures barrières. Un tel phénomène a été observé en Australie qui a rapporté cet automne une épidémie d’intensité inhabituelle", alerte Santé publique France (SPF) concernant la bronchiolite, cette maladie très répandue chez les bébés.

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Jérôme Marty, médecin généraliste en Haute-Garonne et président de l'Union française pour une médecine libre (UFML) a d'ailleurs déjà noté un nombre inhabituel de consultations chez les plus jeunes depuis la rentrée. "On voit plein de rhinopharyingites en ce moment, notamment chez les enfants âgés de 6 mois à 6 ans, mais c'est aussi lié à l'humidité et au refroidissement des températures. D'habitude à cette période ce n'est pas trop le cas surtout dans le Sud-Ouest parce que normalement on a une très bonne arrière-saison", nous avoue-t-il.

"Une immunité moins entraînée"

En 2020, le nombre de personnes se présentant aux Urgences pour des cas de bronchiolite était 10 fois moins élevé qu'habituellement. Pour la pédiatre libérale Brigitte Virey, interrogée par BFM TV, cette très faible présence du virus pourrait provoquer une forte répercussion lors de la saison à venir, et pas seulement des bronchiolites : "L'immunité des enfants n'a pas été sollicitée, donc cela risque de rebondir [...]. Les enfants auront une immunité moins entraînée" également contre la gastro-entérite et la grippe, la maladie ayant été peu présente depuis le Covid-19. "On peut alors se dire que toutes les maladies infectieuses risquent de rebondir", précise la présidente du Syndicat National des Pédiatres Français.

Au Royaume-Uni, où les restrictions sanitaires ont quasiment toutes disparu, de nombreuses personnes se sont plaintes de contracter le "pire rhume de tous les temps", indique la BBC. "Nous avons constaté une augmentation du nombre de toux, de rhumes et d'infections virales", observe le Dr Philippa Kaye, médecin généraliste. "On ne s'est pas rassemblé de cette façon en 18 mois", explique le médecin basé à Londres.

Le maintien des gestes barrières est primordial

Si SPF prévient que ces maladies peuvent potentiellement être plus virulentes cet hiver, Jérôme Marty ne croit pas réellement à ce scénario. "On n'est pas devins on ne peut pas savoir à l'avance, mais ce n'est pas parce que les virus n'ont pas beaucoup circulé qu'ils seront forcément plus virulents." Des propos confirmés par la pédiatre Fabienne Kochert auprès de BFM TV : "Entre les suppositions et la vie réelle, on ne sait jamais trop ce qu'il va se passer". En 1995, lors des grandes grèves des transports, le nombre de cas de bronchiolite avait fortement diminué et aucun pic n'avait été enregistré l'hiver suivant, précise-t-elle.

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Julie Chastang, médecin généraliste au centre municipal de santé de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) nous confie quant à elle son optimisme en raison des bonnes habitudes prises par la population : "On a appris à utiliser des gestes barrières qu'on aurait dû utiliser depuis longtemps. Le Covid-19 a amené une prise de conscience sur les infections respiratoires, ORL etc, donc j'ai envie d'être optimiste et penser qu'on va maintenir de niveau de gestes comme éternuer dans son coude et que ça permettra de diminuer les bronchioles l'hiver."

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