Rexel moins ambitieux sur l'Ebita, croissance organique en ligne

par Gilles Guillaume

PARIS (Reuters) - Rexel s'est montré vendredi moins ambitieux que prévu sur ses objectifs annuels d'Ebita à cause notamment du Brexit, mais a enregistré des ventes trimestrielles en ligne avec sa prévision d'un retour de la croissance organique cette année.

Le spécialiste de la distribution de matériel électrique a réalisé un chiffre d'affaires de 3,24 milliards d'euros, en hausse de 1,4% en données publiées et de 5,2% en données comparables et à nombre de jours constant.

"La croissance des ventes de Rexel au troisième trimestre s'est accélérée pour le quatrième trimestre consécutif, grâce notamment à des tendances positives, dans les pays nordiques et aux Etats-Unis", a expliqué Patrick Berard, directeur général du groupe, cité dans un communiqué.

Il a ainsi confirmé son objectif d'une croissance organique inférieure à 5% sur l'année, après deux années consécutives de recul des ventes.

Rexel a en revanche affiné son objectif de croissance de l'Ebita ajusté, désormais attendu dans le bas de la fourchette de +5% à +10% annoncée en février et confirmée en juillet.

"Dans tous nos plans, il y a des éléments différents pour chaque continent, la question est toujours de savoir à quel rythme les investissements payent", a expliqué Patrick Berard au cours d'une téléconférence de presse. "Nous commençons à voir le fruit des investissements que nous avons faits aux Etats-Unis (...) mais nous avons aussi certains éléments dans l'environnement macro-économique qui n'étaient pas prévus au début de l'année."

Il cite les perturbations économiques observées au Royaume-Uni dans le contexte du Brexit et la dégradation un peu plus marquée que prévu de l'activité en Asie du Sud-Est à cause de la crise de l'oil & gas.

Patrick Berard impute aussi cet ajustement à un redémarrage de l'activité française un peu plus tardif qu'attendu initialement, ou au plan de redressement de l'activité en Allemagne qui avance plus lentement qu'anticipé.

"Il s'agit plus d'un effet temporel que de la nature de ce que nous faisons", a-t-il ajouté, soulignant que les investissements qui n'avaient pas encore payé en 2017 le feraient en 2018.

Au troisième trimestre, l'Ebita ajusté du groupe a progressé de 8,5% - donnant une hausse de 5,1% sur neuf mois - à 135,8 millions d'euros. La marge d'Ebita s'est améliorée de 17 points de base à 4,2%.

Vers 10h15, l'action Rexel cède 0,2% à 14,68 euros, après avoir touché un point bas de 14,23 euros dans les premiers échanges.

Depuis le début de l'année, le titre a perdu environ 6%, après avoir gagné 27% en 2016, année marquée par l'arrivée d'un nouveau management et par une première amélioration de la marge d'Ebita sur un trimestre en quatre ans.

"Nous restons prudents sur Rexel car nous pensons que l'environnement actuel est difficile et que la menace structurelle d'Amazon Business pourrait s'accroître sur le moyen terme", commente Kepler Cheuvreux dans une note, faisant référence à l'offre du géant américain du commerce électronique destinée aux entreprises.

Rexel est spécialisé dans la distribution professionnelle de produits et services d'électricité, à travers un réseau d'environ 2.000 agences réparties sur 32 pays.

Sa stratégie actuelle consiste notamment à renforcer son offre de proximité aux Etats-Unis, où il devrait avoir ouvert cette année 17 agences et 20 comptoirs supplémentaires pour générer des ventes additionnelles.

(Avec Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)