"Il revient à tous les humanistes d’organiser la résistance face à l'idéologie du care"
Charles Coutel, universitaire, déconstruit la notion très à la mode de "care", promue notamment par l'ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem.
On croyait l’affaire classée depuis les années 2000 avec le débat au sein de la gauche parlementaire entre Manuel Valls et Martine Aubry ; on pensait sincèrement en avoir fini avec l’idéologie du care. Or, une récente publication de Sandra Laugier et de Najat Vallaud-Belkacem La société des vulnérables, Gallimard, collection " Tracts ", 2020, remet un sou dans la machine.Une campagne médiatique se développe et il est du dernier chic d’inviter l’ancienne ministre à présenter son texte. Le camp des Bisounours semble se pâmer de nouveau. Profitant du désarroi économique, social et sanitaire de nos concitoyens, on nous convie à faire pleurer Marianne au moment où il s’agit de la conforter et de la renforcer.État protecteur ?Arguant du caractère intraduisible du terme anglais care (prendre soin) dûment distingué de cure (soigner), on nous fait la leçon en nous invitant à élargir nos conceptions du soin pour laisser, enfin, parler ceux qui souffrent. D’où la thèse énoncée par Sandra Laugier : " La vulnérabilité et la dépendance font partie de la condition humaine. " (voir l’entretien paru dans Le Monde du 29 octobre 2020).Et pour faire bonne mesure, la moitié du genre humain est congédiée : seules les femmes seraient capables de prendre soin des vulnérables. Pour s’en convaincre, on peut se reporter à l’ouvrage de Fabienne...