"Revenir à notre façon de penser et d'agir, comme nous l'avons fait pendant la guerre froide"

"Revenir à notre façon de penser et d'agir, comme nous l'avons fait pendant la guerre froide"

Cette année la Conférence de Munich sur la sécurité portera principalement sur la guerre en Ukraine. La rencontre (du 17 au 19 février) se déroulera quelques jours avant le premier anniversaire du déclenchement du conflit, le 24 février 2022.

L’UE a réaffirmé son soutien à Kyiv avec la tenue d’un sommet dans la capitale ukrainienne. Sur le champ de bataille, la pression militaire russe s’accentue.

Pour évoquer le rôle du partenariat transatlantique face à la guerre lancée par Moscou, Euronews a interrogé Christoph Heusgen, nouveau président de la Conférence de Munich sur la sécurité et ancien ambassadeur allemand auprès des Nations Unies.

Euronews :

Comment allez-vous aborder la guerre dans votre programme et quelles seront les grandes questions au cours de la conférence ?

Christoph Heusgen :

Nous ferons le point sur où nous nous trouvons un an plus tard. Il y aura une participation importante de nos amis ukrainiens, et nous évoquerons, bien sûr, ce que nous allons faire à partir de là. Nous aurons probablement la plus grande participation de nos amis américains, membres du gouvernement, du Congrès. Il y aura de grandes rencontres transatlantiques.

Euronews :

La vice-présidente, Kamala Harris, sera à la tête de la délégation américaine. En quoi est-ce important pour la coopération transatlantique concernant l'Ukraine ?

Christoph Heusgen :

C'est la clef. La conférence de Munich sur la sécurité a été fondée il y a 60 ans, et le fondement à l'époque était l'unité transatlantique. Il était très important pour mes prédécesseurs de familiariser les Allemands avec la pensée de l'OTAN, avec la nécessité pour l'Allemagne de contribuer à l'OTAN. Et aujourd'hui encore c'est un défi pour l'unité transatlantique.

Euronews :

Combien de temps l'unité occidentale peut-elle se maintenir ?

Christoph Heusgen :

Vladimir Poutine a fait le pari qu'il avait plus de résilience que nous. Et nous devons prouver, et je suis très ferme, nous devons prouver que Vladimir Poutine a tort, que ses calculs seront faux.

Euronews :

Il s'est avéré que la construction d'une architecture de sécurité européenne avec la Russie est un échec. Mais la créer sans la Russie signifie un retour à la guerre froide. Cela peut-il se produire ?

Christoph Heusgen :

Absolument. Nous avons tout essayé. Nous avons essayé d'avoir une approche coopérative avec la Russie. En tant qu'Union européenne, nous avons offert une coopération, nous avons même conclu des accords de coopération avec elle (…) nous voulions créer, après la chute du rideau de fer, une relation constructive. Nous devons faire preuve de fermeté et nous devons revenir à notre façon de penser et d'agir, comme nous l'avons fait pendant la guerre froide.