Retraites, "union républicaine", 49.3... Ségolène Royal évoque sa potentielle nomination de Première ministre
"Disponible" pour occuper les fonctions de Première ministre, l'ancienne candidate à la présidentielle a esquissé les contours de la politique qu'elle souhaiterait mener et du gouvernement qu'elle souhaiterait diriger.
Ségolène Royal se projette. Après s'être déclarée "disponible pour Matignon" ce jeudi, l'ex-candidate PS a expliqué vendredi 30 août sur BFMTV la politique qu'elle souhaiterait mener si on lui confiait les fonctions de Première ministre.
Sur la composition de son gouvernement, la socialiste s'est dite capable de diriger un exécutif "d'union républicaine", de la gauche à la droite. Selon elle, c'est sa position centrale sur l'échiquier politique qui lui permettrait de rassembler des ministres de tous bords.
"Je suis indépendante des appareils politiques et parfois je suis considérée à gauche comme trop à droite (...) et pour une partie de la droite je suis trop à gauche", a-t-elle plaidé.
Son gouvernement ne contiendrait toutefois pas de ministres de La France insoumise. "LFI s'est mise en retrait d'elle-même", justifie-t-elle.
Plus largement, elle estime qu'il faut pour le poste de Premier ministre "des personnalités consensuelles, qui soient capables de parler à tout le monde" et qui ne sont "pas candidates à l'élection présidentielle".
Pas d'abrogation pure et simple de la réforme des retraites
Interrogée sur la réforme des retraites que le Nouveau Front populaire souhaite abroger, Ségolène Royal a affirmé qu'elle ne mettrait pas le texte définitivement au rebut. Elle ne le maintiendrait pas non plus tel quel, préférant le modifier partiellement.
"Dans un travail de consensus, il faut être au milieu", juge-t-elle.
"Il faut dire qu'on va regarder cette réforme ligne à ligne, ce qu'il est légitime de conserver et on va regarder ce qui n'est pas acceptable, ce qui est brutal, ce qui a créé des injustices supplémentaires."
Concernant son mode de gouvernance, Ségolène Royal s'est engagée à ne pas utiliser l'article 49.3 de la Constitution. L'ancienne ministre de l'Environnement estime qu'elle réussira à faire passer ses textes "par la conviction et l'expérience qu'[elle a] de la construction de convergences".
Alors que l'Élysée promet d'"aller vite" pour choisir enfin un Premier ministre après 45 jours de crise politique, les spéculations se concentraient sur d'autres personnalités de gauche comme l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve. Une hypothèse qui divise son ancien parti, le PS, et braque sans surprise les insoumis. "Il est en conflit avec beaucoup de sensibilités de la gauche", a balayé Ségolène Royal.