Retraites : qualifiée de "bourgeoise" par Louis Boyard, la députée Ensemble Brigitte Liso lui répond à l'Assemblée

La situation est toujours tendue entre les députés à l'Assemblée nationale dans le cadre de la niche parlementaire de La France Insoumise, qui permet d'examiner la proposition de loi d'abrogation de la réforme des retraites, qui fait passer l'âge légal de départ de la retraite de 62 à 64 ans.

Un âge au sujet duquel la députée Ensemble du Nord Brigitte Liso a tenu à réagir, au micro. "Je voudrais répondre à la déclaration ce matin de madame Panot qui bien souvent nous accuse de voler 2 ans de vie à nos concitoyens durant lesquelles, a-t-elle ajouté on pourrait regarder le ciel étoilé ou s'occuper de nos petits enfants. Pour cela, il faudrait des moyens. Quand on aura un paquet de cigarettes à 100 euros, vous aurez tout juste droit à 15 euros pour payer le (sic) Netflix pour vous occuper de vos petits-enfants", a-t-elle lancé, alors que pour financer le retour à l'âge légal, LFI propose une hausse du prix du paquet de cigarettes.

"À 64 ans, ça marche encore très bien"

Mais c'est la suite de son propos qui fait le plus réagir : "Je voudrais aussi préciser que à 60 ans, on est encore très en forme, à 62 ans on l'est aussi, à 64 ça marche encore très bien", lance à la tribune la députée âgée de 65 ans, sous les huées de l'Assemblée.

La séquence est alors massivement dénoncée par des députés LFI dont Louis Boyard, qui partage la séquence en la commentant : "bourgeoise".

"La bourgeoise a commencé à travailler à 14ans", répond la députée

Une séquence qui a suscité un rappel au règlement de la députée macroniste Caroline Yadan. "Je viens de voir un tweet qui m'a profondément choquée, c'est une honte car il vise à humilier, à la mépriser. Ce que vous avez fait c'est la livrer à une humiliation générale sur la place publique", a-t-elle notamment lancé, dénonçant l'absence d'éducation et de courage de Louis Boyard dont elle pointe "l'ignorance".

Brigitte Liso a ensuite elle même répondu : "Je prends la parole en tant que bourgeoise et je n'en ai pas honte et je n'en aurais pas honte si c'était le cas. Renseignez-vous un peu. La bourgeoise a commencé à travailler à 14 ans le samedi pour aller à l'école, à 18 ans pour gagner sa vie, elle n'a à dire merci à personne si ce n'est à elle et à sa mère pour l'éducation qu'elle a reçue. Alors vos leçons, vous les gardez".

"Voilà les gens au visage desquels vous crachez"

Une déclaration polémique à laquelle la députée LFI Danièle Obono avait répondu en livrant le témoignage de travailleurs.

"Il y avait des collègues qui se félicitaient ici qu'à 60, 62, 64 ans elles étaient ou connaissaient des gens qui étaient en forme. Je leur souhaite de rester en forme le plus longtemps possible. Par contre les personnes concernées les plus durement par la réforme que vous voulez éviter qu'on abroge n'ont pas les moyens qu'ont eu les personnes qui sont aujourd'hui en forme de pouvoir l'être. Je voudrais faire entendre les voix de ces personnes comme Nadine, 60 ans, auxiliaire de vie : 'J'ai 60 ans et je n'en peux déjà plus. Alors une année supplémentaire... c'est très dur je fais un très beau métier mais la pénibilité est élevée, j'en ai une une fracture de fatigue dans le dos il y a 3 ans, je ne pourrai plus marcher'".

Danièle Obono avait poursuivi avec le témoignage d'une retoucheuse de vêtement de 61 ans qui explique que "la douleur l'empêche parfois de dormir" et qui rappelle que "l'idée d'Ambroise Croizat était de partir à la retraite en bonne santé". "Ce ne sera pas mon cas", poursuit cette dame. "Voilà les gens au visage desquels vous crachez, celles et ceux qui vont subir encore plus le résultat de votre odieuse obstruction", avait ajouté Danièle Obono.