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Retraites: La CGT multiplie les actions

RETRAITES: LA CGT MULTIPLIE LES ACTIONS

MARSEILLE (Reuters) - Après des semaines de grève, la CGT agit tous azimuts contre le projet de réforme des retraites, avec notamment des coupures d'électricité sauvages que le gouvernement s'est engagé à sanctionner pour atteinte "à l'esprit du service public."

Deux agents d'Enedis ont été placés en garde à vue mercredi en Dordogne pour "mise en danger de la vie d'autrui" dans le cadre d'une enquête sur une coupure de courant intervenue le 10 janvier dans une entreprise du département, a-t-on appris auprès d'Enedis, qui dénonce "un acte de malveillance".

"A ceux qui, se parant de je ne sais quel militantisme, décident d'accomplir des actions parfaitement illégales et potentiellement dangereuses, alors à ceux-là il faut dire que leur comportement n'est pas acceptable et qu'il mène directement à des sanctions", a déclaré le Premier ministre, Edouard Philippe, lors des questions au gouvernement au Sénat.

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a cautionné cette nouvelle stratégie, tout en se désolidarisant de la coupure d'électricité pratiquée lundi au siège parisien de la CFDT.

"Ce n'est pas de la délinquance. (...) Quand il y a des gens en grève, il y a des conséquences", a-t-il justifié sur BFM TV et RMC.

La CGT Energie a notamment revendiqué une coupure d'électricité qui a affecté mardi matin le sud de la région parisienne, dont le marché de Rungis et l'aéroport d'Orly.

En Isère, la centrale de Grand'Maison, la plus puissante centrale hydro-électrique de France exploitée par EDF, a été mise à l'arrêt mardi matin mais fonctionnait de nouveau normalement mercredi.

"Les grévistes avec la CGT se sont installés en piquet de grève reconductible pour une durée indéterminée. Ils décideront dans les jours qui viennent des suites à donner au mouvement", déclare la CGT Energie dans un communiqué.

"DES MILLIONS DANS LES RUES"

Philippe Martinez s'est rendu à Gravelines (Nord) pour soutenir les grévistes de la centrale nucléaire.

"C'est grâce à ce mouvement social, à la mobilisation de tous que nous allons les faire céder", a-t-il lancé.

"Vendredi, jour de l'examen en conseil des ministres de leur contre-réforme, il faut que nous soyons des centaines de milliers, des millions dans les rues pour dire 'ce projet on en veut pas'", a-t-il ajouté.

A Paris, le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a apporté son soutien à des égoutiers qui manifestaient devant le ministère de l'Economie et des Finances.

"Les #égoutiers ont 17 ans d’espérance de vie en moins que la moyenne française. Avec la réforme des retraites de Macron, ils partiraient 10 ans plus tard en retraite", a-t-il écrit sur son compte Twitter.

Une nouvelle opération "port mort", déjà menée la semaine dernière, a été déclenchée mercredi à Marseille pour trois jours.

Dockers et employés du port ont bloqué les accès au Grand Port Maritime de Marseille (GPMM). "Les bateaux peuvent entrer et sortir du port mais ne sont pas traités", a dit à Reuters Pascal Galéoté, secrétaire de la CGT du port de Marseille. "D’autres actions sont déjà prévues pour la semaine prochaine."

Selon la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille, le conflit a déjà coûté 100 millions d’euros, dont 33 millions de pertes directes pour l’économie locale, 25 millions de taxes non encaissées et environ 40 millions de surcoût pour les chargeurs contraints de rejoindre d’autres ports.

Depuis début janvier, douze escales de paquebots de croisière ont été annulées, ce qui représente environ 8.800 passagers en tête de ligne, et plus de 30.000 passagers ont été affectés, selon le Club de la croisière Marseille Provence.

(Rédaction de Paris avec Marc Leras à Marseille et Johanna Decorse à Toulouse, édité par Sophie Louet)