Retraites : débats terminés à l'Assemblée nationale, la Nupes relativise et "donne rendez-vous le 7 mars"

Olivier Faure et Mathilde Panot, le 8 février 2023 à l'Assemblée nationale - AFP

Les députés de gauche espèrent que la mobilisation contre la réforme des retraites sera importante le 7 mars, et estiment que les débats à l'Assemblée nationale ont tout de même été "utiles."

"Nous vous donnons rendez-vous le 7 mars prochain dans les rues de France et dans toutes les entreprises où nous allons effectivement mettre à l'arrêt le pays". Ce sont par ces mots qu'Olivier Faure, patron du PS et député de Seine-et-Marne, a terminé la dernière intervention de la Nupes lors des débats sur la réforme des retraites à l'Assemblée nationale.

Dialogues de sourds, tractations tendues et incidents à répétition : les deux semaines de première lecture de la réforme des retraites au Palais Bourbon ont été houleuses.

Mais, comme d'autres avant lui, Olivier Faure tire un bilan en partie positif de ces quinze derniers jours de débats. "Le débat a permis de lever tous les lièvres, sur les femmes, sur les 1200€, sur l'ensemble des sujets sur lesquels vous avez cherché à tromper les Françaises et les Français", a-t-il lancé dans l'hémicycle.

"Démasquer les mensonges du gouvernement"

"Dans cette bataille, la Nupes et les insoumis ont fait œuvre utile, lorsque nous avons démasqué les mensonges de ce gouvernement", a abondé quelques minutes plus tard devant la presse la présidente du groupe LFI Mathilde Panot.

Même André Chassaigne, du groupe GDR (communiste) qui a parfois critiqué l'obstruction de La France insoumise, lors de l'examen de la motion de censure du Rassemblement national, l'a concédé.

Il a reconnu que les "débats, certes trop court, ont montré que les 1200 euros étaient une chimère, que votre volonté profonde est de diviser les Français en revenant sur des régimes que vous appelez 'spéciaux', en les alignant vers le bas."

Quelle mobilisation ?

Les députés sont en vacances la semaine prochaine, ils reprendront leurs travaux le 27 février. Avec comme objectif de mobiliser pour le 7 mars, prochaine grande journée d'action contre la réforme des retraites.

"Vous voulez tous les deux, macronistes et RN, que les débat s'arrête ce soir, parce que vous avez peur, pas de l'article 7, mais de l'article 7 mars, c'est-à-dire de la mobilisation du peuple français, qui vous fera reculer", voulait croire l'insoumis Mathias Tavel en fin de journée ce vendredi.

Mais quelle sera la réaction des syndicats? Dans un message publié sur Twitter, Laurent Berger a dénoncé le "spectacle désolant donné par l'Assemblée nationale, au mépris des travailleurs." Car lui et Philippe Martinez voulaient absolument un débat sur l'article 7 du projet de loi.

La réforme des retraites va maintenant aller au Sénat. L'ambiance au Palais du Luxembourg étant largement "plus calme" qu'à l'Assemblée nationale, le fameux article sur le report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans devrait pouvoir être débattu.

Article original publié sur BFMTV.com

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