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Retraites: des députées du RN et de la majorité affirment avoir reçu des messages d'intimidation

Marine Le Pen (RN) et Fadila Khattabi (Renaissance) ont dénoncé les messages d'intimidation reçus par des députés de leurs groupes en marge de la première journée d'examen du texte de la réforme des retraites à l'Assemblée nationale.

Des députées reçoivent des menaces alors que la première journée des débats concernant la réforme des retraites à l'Assemblée nationale n'est même pas achevée. Prenant la parole vers 19 heures, la présidente du groupe du Rassemblement nationale à l'Assemblée, Marine Le Pen, a tenu à "dénoncer un fait extrêmement grave".

La députée y voit "une manœuvre qui vise à empêcher ou à distraire les députées du Rassemblement national de leur présence" afin qu'elles ne puissent pas voter la motion référendaire déposée par leur groupe. Cette demande de référendum a été rejetée un peu après, par 272 voix contre 101.

"Que des gens osent utiliser ce type de méthode, je tiens à le dire, est lamentable", a-t-elle fustigé.

Le Pen annonce une plainte

"Nous allons trouver qui a commis cette infraction car nous allons évidemment déposer plainte et faire analyser les messages", a ensuite indiqué la présidente du groupe RN devant la presse.

Marine Le Pen a critiqué une "manoeuvre particulièrement dégueulasse", avec ces messages vocaux adressés à plusieurs élues, dont Anais Sabatini et Laurence Robert-Dehault.

"Évidemment elles sont sorties catastrophées de l'hémicycle avant de se rendre compte qu'elles avaient été plusieurs à recevoir ces messages (...) Le but était de les éloigner de l'hémicycle au moment opportun", estime-t-elle.

"Ce sont des appels anonymes mais on va trouver" les responsables, a affirmé ce lundi sur BFMTV Jordan Bardella.

Le président du Rassemblement national a fait écouter ce qu'il présente comme un de ces messages vocaux de menaces, où on entend une personne dire: "je vous appelle car un de vos proches vient d'être admis en urgence à l'hôpital". Il a accusé à demi-mot la Nupes, en expliquant que la coalition de gauche "participe d'une violence sociale aujourd'hui dans notre pays". Il a cependant admis ne pas avoir la "confirmation" du rôle de la Nupes dans ces événements.

Des députés Renaissance aussi visés

Le groupe du RN n'est visiblement pas le seul à avoir reçu des messages inquiétants. Fadila Khattabi, présidente de la commission des Affaires sociales et membre du groupe Renaissance (majorité), a affirmé: "en ce moment nous sommes plusieurs à recevoir des lettres d'intimidation", sans préciser si des députés hommes aussi étaient visés.

"J'en ai reçu une, avec effectivement des menaces sur nos familles, nos enfants", a-t-elle poursuivi.

La députée a précisé à BFMTV avoir reçu à sa permanence, à Dijon, une lettre de menaces de mort sur ses enfants et de faire "exploser sa maison". La lettre contenait en outre de la poudre blanche et a été envoyée dans un laboratoire pour expertise.

"C'est absolument scandaleux, on est dans une République libre, démocratique, les parlementaires que nous sommes n'avons pas de pression à avoir quant à un examen de texte. Nous ne devons pas être intimidés", a martelé la députée macroniste.

La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), a demandé à Marine Le Pen de lui passer "une copie des messages reçus pour qu'on puisse regarder ce qu'il en est".

Dimanche, c'est un député Les Républicains, Antoine Vermorel-Marques, qui a dit sur Twitter avoir reçu un message menaçant. "Fais très gaffe à ton vote sur les retraites. Nous te surveillons de près", peut-on lire sur la capture d'écran partagée par le député.

"Au-delà de la méthode, je le dis ici comme je l’ai écrit à cet individu: jamais mes votes ne pourront être influencés par une quelconque menace. Jamais", prévient l'élu.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Retraites: l’Assemblée nationale rejette la motion référendaire portée par le RN