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Retraites: un député piège Olivier Dussopt en lui rappelant son opposition à la réforme de 2010

Inaki Echaniz, député socialiste des Pyrénées-Atlantiques, a interpellé le ministre du Travail sur la réforme des retraites lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.

"Vous avez retourné votre veste". Les questions au gouvernement se sont succédé ce mardi après-midi à l'Assemblée nationale dans un contexte de journée de grève contre la réforme des retraites, un texte débattu depuis lundi au Palais-Bourbon.

L'occasion pour les différentes oppositions de faire connaître leurs désaccords avec le projet de loi porté par le ministre du Travail Olivier Dussopt. Parmi celles-ci, le député Ikani Echaniz, qui a replongé dans les archives de l'Assemblée pour interpeller, et piéger, l'exécutif.

"Un mépris pour les proposition faites par les autres partenaires sociaux"

"La concertation que vous avez promise apparaît pour ce qu'elle est: un simulacre destiné à faire croire que vous avez d'autres priorités que celle que vous souffle le Medef et un mépris pour les propositions faites par les autres partenaires sociaux que vous recevez finalement sans les écouter ni les entendre", a lancé le député socialiste des Pyrénées-Atlantiques.

"Cette volonté de reculer l'âge de la retraite est doublement injuste", a poursuivi Ikani Echaniz depuis les bancs de l'hémicycle.

"Injuste, car elle écarte d'emblée la recherche d'autres recettes et notamment la contribution de l'ensemble des revenus et en particulier ceux issus du capital [...] car elle fera porter l'effort sur des générations nées après 1990", a enfin ajouté le député avant d'interpeller Olivier Dussopt.

"Allez-vous réellement prendre en compte les différentes propositions des partenaires sociaux ou allez-vous imposer une réforme déjà décidée par l'Élysée?'", a conclu le député de la Nupes.

"Le système est déficitaire"

Une question qui n'a visiblement pas rappelé quoi que ce soit à Olivier Dussopt, alors qu'il avait prononcé les mêmes mots en 2010 à l'occasion de la réforme des retraites souhaitée par le gouvernement Fillon.

Le ministre du Travail a, dans sa réponse, assuré que le texte présenté cette semaine à l'Assemblée nationale "n'est pas le même qu'avant la concertation" menée "pendant quatre mois" avec les partenaires sociaux. "Est-ce que ces avancées ont permis de trouver un accord? La réponse est non. Ce n'est pas parce qu'il y a des convergences qu'il y a un accord global sur la réforme que nous proposons", a poursuivi Olivier Dussopt.

"Est-ce que ça signifie que nous ne devons pas le faire? La réponse est si. Il faut le faire parce que le système est déficitaire", a enfin soutenu le ministre.

Le député des Pyrénées-Atlantiques, qui peut réagir à la réponse du ministre qu'il interroge, a alors mis en avant son positionnement qui entre en contradiction avec celui qu'il tenait en 2010. Un texte porté à l'époque par Éric Woerth, désormais devenu député Renaissance.

Plusieurs extraits repris mot pour mot

La question adressée par Olivier Dussopt au gouvernement de François Fillon en 2010 peut être retrouvée sur le site de l'Assemblée nationale. Si le texte a été quelque peu remanié par le député Ikani Echaniz pour qu'il corresponde davantage au contenu de la réforme de 2023, plusieurs extraits de celui-ci ont été repris mot pour mot.

"Depuis des millions de personnes sont dans la rue pour dire non à votre réforme, depuis vous avez retourné votre veste pour devenir ministre de la casse sociale et de l'impôt sur la vie", a enfin conclu le député socialiste, recevant les applaudissements de ses collègues la Nupes.

Article original publié sur BFMTV.com

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