Retraites: Bernard Cazeneuve appelle à un référendum d'initiative partagée

L'ex-Premier ministre socialiste, Bernard Cazeneuve, appelle à la mise en oeuvre d'un référendum d'initiative partagée (RIP), pour "mettre à l'arrêt" la réforme des retraites, dans une interview mercredi à La Tribune.

"Il n'est pas besoin d'attendre (l'élection présidentielle de) 2027 pour remettre en cause (le texte). Il suffit pour cela de mettre en œuvre le référendum d'initiative partagé, le RIP", explique l'ex-Premier ministre de François Hollande.

Cet outil "peut permettre, si les conditions sont réunies, de mettre à l'arrêt le processus engagé de réforme", affirme-t-il.

"Je crois vraiment possible de faire barrage à la réforme par ce moyen, à condition que nous ayons le temps d'en convaincre ses opposants: 70% des Français se disent opposés au relèvement de l'âge de départ à la retraite et des millions ont manifesté dans la rue pour le dire. C'est donc à la gauche de proposer ce chemin", relève encore M. Cazeneuve.

La députée socialiste Valérie Rabault avait déjà évoqué cette solution.

Elle nécessite d'être proposée par un cinquième des membres du Parlement, soit au moins 185 des 925 parlementaires (577 députés, 348 sénateurs) et d'être ensuite soutenue par un dixième des électeurs, soit 4,87 millions de personnes.

L'ex-Premier ministre juge que "si la loi devait être adoptée à grand renfort de 49.3, en revenir au peuple serait la seule voie possible d'apaisement".

M. Cazeneuve, qui a quitté le PS en refusant l'accord Nupes avec LFI, EELV et le PCF, a lancé un nouveau mouvement, baptisé "La Convention", visant à fédérer les tendances de gauche hostiles à cette alliance.

"Je me préoccupe de la gauche de gouvernement, parce que je pense que si elle ne se reconstitue pas rapidement, le risque de victoire du Rassemblement national sera réel", ajoute l'ex-ministre.

Il considère que "les positions prises par LFI, au sein de la Nupes, ses injures et son comportement irresponsable et violent, suscitent le silence gêné des autres composantes de la gauche et les placent dans une impasse".

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