Retraites: Bergé accuse des députés LR d'avoir voulu échanger leur vote contre le financement d'"un contournement autoroutier"

Aurore Bergé a souhaité raconter "les coulisses" des discussions entre l'exécutif et les députés Les Républicains avant le déclenchement du 49.3 sur la réforme des retraites. Invitée ce dimanche de l'émission Questions politiques sur Franceinfo, France Inter et Le Monde, la cheffe de file Renaissance à l'Assemblée nationale a affirmé que des députés Les Républicains (LR) avaient essayé de monnayer leur vote favorable sur le texte.

La députée des Yvelines a assuré que des élus LR sont venus "frapper à la porte de Matignon, en disant: 'Moi je suis prêt à voter la réforme par contre vous me mettez 170 millions d'euros sur la table pour un contournement autoroutier.'"

"Attendez, on est chez les fous"

"C'est ça qu'on a entendu et c'est qu'il s'est passé", a-t-elle affirmé, avant de s'insurger: "Heureusement que le gouvernement a dit non. Heureusement qu'on a des gens responsables et une Première ministre qui dit non. Attendez, on est chez les fous."

Selon elle, Les Républicains "savent très bien qui est venu frapper à [leur] porte pour demander ce genre de choses".

Le vote sur les motions, un moment de "clarté"

Aurore Bergé a également jugé au cours de l'entretien que les votes lundi sur les motions de censure seraient un moment de "clarté", et qu'ensuite il faudrait "retisser le lien" avec les Français, mis à mal par la réforme très contestée des retraites.

Deux motions visant à renverser le gouvernement, l'une transpartisane du groupe Liot et l'autre du RN, ont été déposées après le déclenchement jeudi du 49.3 par la Première ministre pour faire passer sans vote la réforme. Elles seront débattues lundi devant l'Assemblée nationale.

Leur vote "revient à une seule question: la réforme des retraites est une réforme indispensable, ou insupportable pour les Français", a-t-elle affirmé.

Aux députés LR qui se sont opposés au texte, elle dit "qu'ils assument". Il faudrait une trentaine de voix LR, soit environ la moitié du groupe, pour que la motion Liot soit adoptée. "Allons à la clarté. La clarté, c'est le vote", a lancé la dirigeante du groupe majoritaire.

Et si le gouvernement était renversé, "il faut assumer, on y retourne" avec une possible dissolution que pourrait décider le président de la République Emmanuel Macron, a-t-elle ajouté.

Article original publié sur BFMTV.com