Retraites: Aurélien Pradié n'exclut pas de participer à une motion de censure portée par Liot

Sophie Cazaux
Le député LR Aurélien Pradié lors d'une réunion publique à Pessac, en Gironde, le 24 février 2023 - Philippe LOPEZ © 2019 AFP
Le député LR Aurélien Pradié lors d'une réunion publique à Pessac, en Gironde, le 24 février 2023 - Philippe LOPEZ © 2019 AFP

Aurélien Pradié s'affiche une nouvelle fois à contre-courant du président de son parti, Éric Ciotti. Ce jeudi, il a affirmé qu'il n'excluait pas de participer à la motion de censure que le groupe Liot (Libertés, Indépendant, Outre-mer territoires) à l'Assemblée nationale pourrait déposer à la suite du recours du gouvernement au 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites sans vote des députés.

"Je vais me poser la question dans le week-end qui vient", explique-t-il au micro de BFMTV ce jeudi. "Je n'écarte aucune hypothèse par définition".

Quelques instants plus tôt, Eric Ciotti avait pourtant assuré: "nous ne nous associerons à aucune motion de censure et ne voterons aucune motion de censure". "Nous ne voulons pas rajouter du chaos au chaos", a justifié le patron de LR. Adoptée, une motion de censure entraînerait la démission du gouvernement et un retrait du texte de la réforme des retraites.

Sur BFMTV, le député LR du Haut-Rhin Raphaël Schellenberger explique aussi ne pas souhaiter "aller jusqu'à la motion de censure": "je crois que c'est le cas de la majorité dans le groupe LR".

Pas de vote avec LFI ou le RN pour Pradié

Dénonçant une "faute démocratique gigantesque" du gouvernement, Aurélien Pradié assure "ne donner d'ordre à personne" car "les députés sont libres par définition".

Le député du Lot explique avoir plaidé, avec d'autres membres du groupe LR à l'Assemblée nationale, pour que celui-ci dépose une motion de censure. Ce n'est pas la stratégie qui a été retenue par le groupe, "mais chaque député reste totalement libre d'aller participer à une autre motion de censure", note-t-il.

"Je ne souhaite pas, personnellement, associer mes voix à celles de La France insoumise ou du Rassemblement national", explique aussi l'ex-numéro 2 du parti LR.

En clair, Pradié ne votera pas une motion de censure déposée par la Nupes ou le RN, mais pourrait en voter une déposée par Liot. Bertrand Pancher, le président de ce groupe de 20 députés de centre gauche et centre droit, a annoncé ce jeudi que sans retrait de la réforme et démission du gouvernement, Liot "déposera dans les prochaines heures une motion de censure transpartisane".

En attendant, Pradié avance une "autre solution": il "demande à Emmanuel Macron de réorganiser un débat sur le sujet" et de "retirer ce texte".

Article original publié sur BFMTV.com

Derniers articles

  • Motion de censure : Élisabeth Borne échappe à la sanction de l’Assemblée nationale

    Les députés favorables à la démission du gouvernement ne sont pas assez nombreux... à 9 voix près.

  • Popeye, le faux CRS qui fait la loi sur les manifs à Lille

    Vos papiers - Parmi les forces de l’ordre, présentes en nombre sur les manifestations contre la réforme des retraites, un homme en uniforme sort du lot. Toléré comme une mascotte par les vrais policiers, Popeye connaît malgré lui une certaine popularité sur TikTok

  • La réforme des retraites peut-elle se faire censurer par le Conseil constitutionnel ?

    Élisabeth Borne, le Rassemblement national et la NUPES vont tous saisir le Conseil Constitutionnel sur les retraites. La première espère un feu vert, les autres, une censure partielle ou définitive.

  • Kyiv en position favorable pour lancer une contre-offensive

    L'Ukraine est bien placée pour reprendre l'initiative et lancer des contre-offensives dans des secteurs critiques de la ligne de front actuelle, indique l'Institut for the Study of War (ISW).

  • Réforme des retraites : la pression monte chez les LR pour demander l’exclusion d’Aurélien Pradié et des députés frondeurs

    La minorité de députés LR prête à voter la motion de censure contre le gouvernement met à nouveau à mal l’unité des LR, officiellement opposés au vote de toute motion. S’ils ne sont plus « en phase avec la ligne politique, qu’ils en tirent toutes les conclusions », avance le sénateur LR Stéphane Le Rudulier, proche de Bruno Retailleau. « Il faut les exclure », tranche Marc-Philippe Daubresse.

  • Face à Charles de Courson, Élisabeth Borne ressort les vieux dossiers

    Lors de l’examen de la motion de censure, elle a rappelé que le député était un « opposant notoire au mariage pour tous » et un « partisan de la retraite à 64 ans ».

  • Guerre en Ukraine : Pourquoi le mandat d’arrêt de la CPI contre Vladimir Poutine n'est pas que symbolique

    conflit - Le mandat d’arrêt lancé par la Cour pénale internationale contre Vladimir Poutine a peu de chances d’aboutir à court terme, mais cette décision n’a rien d’anodine

  • Trump arrêté ? Le point sur l’affaire révélée par une actrice porno qui pourrait faire tomber l’ancien président

    Donald Trump est dans le collimateur de la justice américaine. Au cœur de plusieurs affaires, l’ancien président américain pourrait potentiellement être arrêté dans le cadre de l’affaire Stormy Daniels, du nom d’une ancienne actrice porno avec qui il aurait une relation extraconjugale. En cause, des pots de vin visant à acheter le silence de l’ex-star du X en pleine campagne présidentielle de 2016.

  • Réforme des retraites : Edouard Philippe met en garde contre « l’immobilisme » et prône une coalition élargie

    CONSEILS - Pour sortir de la « crise », l’ancien Premier ministre estime que le président doit « formuler des priorités claires, dans lesquelles les Français se reconnaissent »

  • Poutine et Xi délaissent la guerre en Ukraine mais pas le gazoduc Force de Sibérie 2 lors de leur sommet

    Les présidents russe et chinois, réunis à Moscou, ont donné leur feu vert au projet gazier Force de Sibérie 2 et célébré leur relation spéciale face à l’Occident.

  • "Tout près du crash": Borne et Macron taclés par la presse après l'échec des motions de censure

    À l'unanimité, les titres de ce mardi pointent l'amateurisme et l'incapacité de gouverner dans laquelle l'exécutif se trouve désormais.

  • Ukraine: Zelensky se rend sur le front, près de Bakhmout

    Le président Volodymyr Zelensky s'est rendu mercredi sur le front dans l'Est près de Bakhmout, ville devenue symbole de la résistance ukrainienne, tandis qu'une frappe russe sur un immeuble d'habitation a fait une trentaine de blessées et un mort à Zaporijjia.Dans une autre frappe, au moins une personne a été tuée et ont été 32 blessées, dont trois enfants, selon les secours, lorsque "deux missiles russes" se sont abattus sur un immeuble d'habitation à Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, d'apr

  • Motion de censure: votre député a-t-il voté pour faire tomber le gouvernement Borne?

    Les députés ont rejeté lundi une motion de censure transpartisane contre le gouvernement d'Élisabeth Borne déposée à la suite de son utilisation du 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites. Découvrez le vote de votre député grâce à notre moteur de recherche.

  • Retraites: Macron consulte tous azimuts après l'adoption de la réforme, la colère monte

    Et maintenant? L'adoption de la réforme des retraites au Parlement est loin d'avoir signé la fin de la contestation du projet phare d'Emmanuel Macron qui va consulter tous azimuts mardi au lendemain de manifestations dans de nombreuses villes de France, émaillées parfois de fortes tensions. Le chef de l'Etat doit recevoir à 09H00 Elisabeth Borne, en première ligne, qui a échappé de peu la veille à un renversement de son gouvernement, avec le rejet à neuf voix près d'une motion de censure transpartisane à l'Assemblée nationale."Je suis déterminée à continuer à porter les transformations nécessaire à notre pays", a assuré lundi soir la Première ministre, conviée à l'Elysée avec plusieurs membres du gouvernement et les chefs de la majorité.Emmanuel Macron doit ensuite déjeuner avec Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, présidents de l'Assemblée et du Sénat, avant une réunion en soirée avec les parlementaires du camp présidentiel.- "Le combat continue" -Grâce à la procédure décriée du 49.3, qui permet à un texte d'être adopté sans vote sauf si le gouvernement est censuré, la réforme - qui prévoit le recul de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans - a été officiellement adoptée lundi au Parlement.Mais cet épilogue parlementaire, qui s'est joué par un vote plus serré qu'attendu (avec notamment 19 députés LR sur 61 apportant leurs voix à la motion de censure transpartisane), n'a pas fait retomber la pression sur l'exécutif. Au contraire.Elisabeth Borne "doit partir" ou le "président doit la démissionner", a lancé Marine Le Pen, plusieurs voix de gauche appelant aussi à sa démission. "Le combat continue", ont scandé tous les leaders de la coalition Nupes.Ils comptent notamment sur des recours devant le Conseil constitutionnel et ont dégainé une demande de référendum d'initiative partagée (RIP), dont les Sages doivent examiner la recevabilité.En attendant, Elisabeth Borne a annoncé lundi soir qu'elle allait "directement" saisir le Conseil constitutionnel pour qu'il examine le texte "dans les meilleurs délais".Les opposants à la réforme exhortent à ce que le combat continue aussi dans la rue. Jean-Luc Mélenchon a appelé à "une censure populaire" qui doit "s'exprimer "massivement, en tout lieu en toute circonstance"."Rien n'entame la détermination des travailleurs", a prévenu de son côté la CGT, tandis que le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a appelé à la mobilisation pour la prochaine journée de grèves et de manifestations prévue le 23 mars.- L'inquiétude de Berger -M. Berger s'est aussi dit inquiet de la "colère" et des "violences" qui pourraient s'exprimer du fait de l'adoption d'une loi qui n'avait "pas de majorité à l'Assemblée nationale".Lundi soir, des poubelles renversées et brûlées, des barricades, des jets de projectiles sur les forces de l'ordre, et des fumigènes ont marqué certaines des manifestations qui ont éclaté spontanément un peu partout en France après l'adoption de la réforme.A Paris, peu après 00H30, 171 personnes avaient été interpellées à Paris, selon une source policière.Les mêmes scènes de tension se sont reproduites dans plusieurs grandes villes, comme à Lyon, Nantes, Rennes, ou Strasbourg où quelque 2.000 personnes ont manifesté, selon la préfecture."Ça va péter", ont scandé les manifestants à Lille. "Louis XVI on l'a décapité, Macron on va recommencer".Tout au long de la journée, la colère s'était illustrée par de nouveaux rassemblements, des piquets de grève, des routes bloquées, des transports perturbés ou encore des stations-service à sec pour la première fois depuis le début du conflit social.cds/sde/nzg

  • Guerre en Ukraine : Moscou et Pékin unis face à l’Otan, le Premier ministre japonais en visite à Boutcha

    recap' - « 20 Minutes » fait le point pour vous tous les soirs sur l’avancée du conflit en Ukraine

  • Réforme des retraites : Emmanuel Macron, dans l’impasse, a trois options

    En pleine gronde après le déclenchement de l’article 49-3 par Élisabeth Borne, le président devra tôt ou tard choisir entre la dissolution de l’Assemblée nationale, le remaniement ou l’accord de gouvernement. À moins de rester face au blocage.

  • Aux États-Unis, Donald Trump tente de tirer profit de sa possible arrestation

    L’inculpation de l’ancien président américain, soupçonné d’avoir acheté le silence d’une ex-star du porno en 2016, serait imminente. Donald Trump en profite pour se dire victime d’une “persécution” et pour lever des fonds en vue de l’élection présidentielle de 2024.

  • Motion de censure rejetée à 9 voix: pour Macron, "gagner un vote ne peut pas être présenté comme une défaite"

    Le président affiche sa confiance après le rejet de la motion de censure transpartisane ce lundi après-midi et des mobilisations spontanées, émaillées de tensions avec les forces de l'ordre. Un remaniement, une dissolution ou un retrait de la réforme des retraites ne sont pas prévus, assure son entourage.

  • Marine Tondelier porte plainte pour diffamation publique contre Christophe Béchu

    Le parti EELV dénonce les "accusations mensongères et outrancières" du ministre de la Transition écologique dans un tweet publié le 2 février dernier.

  • Etats-Unis : Dans l’Idaho, le peloton d’exécution bientôt autorisé pour les condamnés à mort

    PEINE DE MORT - Cette méthode d’exécution ne pourra être utilisée que si une injection létale n’est pas possible