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De retour de São Paulo

En 1941, Stefan Zweig a déjà tout compris : “À Rio, la beauté ; à São Paulo, l’énergie ! ” Blaise Cendras délire sur São Paulo, “une ville selon mon cœur, ici nulle tradition, ni aucun préjugé, ni ancien ni moderne”. On ne va donc guère à São Paulo pour y faire du tourisme : on y va pour travailler ! Et pourtant ! Que de merveilles, en particulier de magnifiques musées, comme l’original Musée de la langue portugaise situé dans la “Gare de la Lumière” ! Ou alors le parc d’Ibirapuera, avec les réalisations d’Oscar Niemeyer, havre vert au milieu de cette forêt de béton. Ou encore la Paulista, les Champs-Élysées paulistes, entre activité fébrile, architecture d’avant-garde, petits-déjeuners sur le trottoir et… les tentes des sans-abri.

Beaucoup de Paulistes privilégient la vie dans leur quartier, vu la difficulté à circuler dans la ville, avec des distances toujours considérables. Certains quartiers sont marqués par leurs origines ethniques : Bixiga pour les Italiens ou Libertade pour les Japonais. Beaucoup d’autres ont le charme d’un grand village. Inutile de dire que de nombreux Paulistes ont fortement apprécié le travail en distanciel induit par la pandémie : fini les heures perdues dans les gigantesques embouteillages ou les transports publics !

Car c’est bien le gros point noir de la ville : la circulation y est absolument chaotique et les transports publics largement insuffisants. On dit qu’y circulent plus de 30 millions de véhicules. Au point que, depuis longtemps, la municipalité a institué une rotation pour l’usage des véhicules particuliers ! Les jours de grosse pluie, fréquents en été, le trafic devient franchement apocalyptique. J’y ai expérimenté une autre circonstance : une grève partielle de métro !

Une vie sociale et culturelle intense

Lors de ce récent séjour, j’ai mieux découvert un quartier : le Centre historique, curieux mélange d’institutions traditionnelles et de décadence urbaine, comme on le voit dans d’autres grandes villes du monde. Beaucoup de sans-abri et aussi un Cracolandia [littéralement le “pays du crack”] qui ne cesse de se déplacer et que la municipalité n’arrive pas à résorber malgré toutes ses tentatives. Mais ce quartier semble progressivement renaître avec une nouvelle population “branchée” : lieux culturels et restos à la mode.

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