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Le retour de l'appétit pour le risque se confirme

LES BOURSES EUROPÉENNES OUVRENT EN NETTE HAUSSE

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en nette hausse en début de séance mardi, amplifiant le rebond entamé la veille à la faveur de nouvelles encourageantes sur le front de la crise sanitaire du coronavirus et dans l'attente de décisions politiques permettant de limiter son impact économique.

À Paris, le CAC 40 gagne 3,6% à 4.502,73 points vers 08h10 GMT, au plus haut depuis le 26 mars. A Londres, le FTSE 100 prend 3,13% et à Francfort, le Dax avance de 4,47%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 3,56%, le FTSEurofirst 300 de 3% et le Stoxx 600 de 3,09%.

La plupart des indices européens affichent désormais un rebond de 20% par rapport aux plus bas du mois dernier, alors que l'indice de volatilité de l'EuroStoxx est au plus bas depuis un mois

Si le fait marquant des dernières heures est le placement en soins intensifs du Premier ministre britannique, Boris Johnson,, les investisseurs semblent toujours croire à un début de stabilisation de l'épidémie de Covid-19 en Europe, voire à New York.

Selon les derniers chiffres publiés, le nombre de décès liés au coronavirus est reparti à la hausse en France comme en Italie même si le nombre de nouveaux de cas de contamination dans la péninsule a diminué. Quant à la France, elle est toujours en phase d'aggravation, a souligné mardi le ministre de la Santé, Olivier Véran.

Aux Etats-Unis, le gouverneur de New York espère avoir atteint un plateau et en Chine, les autorités ont fait état d'un recul des nouveaux cas et d'aucun nouveau décès pour la première fois depuis le début des bilans quotidiens.

Sur le front de la crise économique, les investisseurs espèrent que la visioconférence des ministres des Finances de la zone euro prévue dans l'après-midi permettra des progrès sur les moyens de soutenir l'activité et de limiter les faillites d'entreprise comme la montée du chômage. Le débat ultra-sensible sur les "coronabonds" devrait être évité mais la réunion pourrait aboutir à des avancées sur la mobilisation du Mécanisme européen de stabilité (MES) et de la Banque européenne d'investissement (BEI).

VALEURS

Comme lundi, la hausse est générale et bénéficie en premier lieu aux secteurs les plus durement touchés par la chute de mars: celui des transports et du tourisme gagne 8,16%, celui de l'automobile 6,86%, celui des banques 4,72%.

Parmi les plus fortes hausses du CAC, ArcelorMittal s'adjuge 8,73%, Airbus 9,75% et PSA 9,75%.

A noter aussi, la progression de 8,52% d'Europcar. D'après Le Monde, le Trésor est proche d'un accord avec Eurazeo (+4,77%), premier actionnaire du loueur de voitures, et des banques pour assurer la survie du groupe.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini la journée sur une progression de 2,01%, porté à la fois par l'envolée de Wall Street, les espoirs de stabilisation de la pandémie et la perspective du plan de relance de quelque 108.000 milliards de yens (917 milliards d'euros) préparé par le gouvernement de Shinzo Abe.

Les valeurs des semi-conducteurs ont bénéficié également de l'envolée du secteur la veille sur le marché américain (+10,38% pour l'indice SOX).

Les autres grands marchés asiatiques ont eux aussi confirmé leur rebond; à Shanghai, le SSE Composite a pris 2,05% et à Hong Kong, le Hang Seng a gagné 2,1%.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en hausse de plus de 7% lundi, dans l'espoir d'un ralentissement de l'épidémie de coronavirus.

L'indice Dow Jones a bondi de 7,73%, ou 1.627,46 points, à 22.679,99, le S&P-500 a pris 175,03 points, soit 7,03%, à 2.663,68 et le Nasdaq Composite a grimpé de 540,16 points (7,33%) à 7.913,24 points.

Toutes les composantes du Dow Jones ont profité de ce regain d'optimisme. Boeing a brillé, avec un bond de 19,47%, alors que l'avionneur a particulièrement souffert ces dernières semaines des conséquences économiques de la pandémie.

Les contrats à terme sur les indices américains, hésitants dans les premiers échanges en Asie, préfigurent désormais une ouverture en hausse de plus de 2%.

TAUX

La hausse des actions détourne les investisseurs des emprunts d'Etat, ce qui se traduit par une remontée des rendements: celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, prend plus de six points de base à -0,372%, au plus haut depuis le 26 mars.

Le dix ans américain prend quant à lui près de sept points à 0,7438%.

CHANGES

En hausse dans les premiers échanges en Asie, le dollar s'est ensuite orienté à la baisse et amplifie son recul face aux autres grandes devises, l'indice mesurant ses fluctuations abandonnant 0,59%.

Pour certains cambistes, ce mouvement reflète la prudence d'une partie des investisseurs malgré les nouvelles encourageantes sur le front de l'épidémie.

"Les signes de ralentissement de la propagation du coronavirus ont donné un coup de fouet aux marchés mais en réalité, rien n'est sûr; il est donc naturel que le dollar baisse", dit Takuya Kanda, responsable de la recherche chez Gaitame.com à Tokyo. L'euro remonte ainsi à plus de 1,0860.

LA livre sterling, d'abord affaiblie par l'annonce de l'hospitalisation de Boris Johnson, prend désormais près de 1% face au dollar et 0,1% face à l'euro.

PÉTROLE

Le Brent gagne 1,69% à 33,61 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 3,18% à 26,91 dollars.

Selon plusieurs sources au sein de l'"Opep+", les grands producteurs que sont l'Arabie saoudite et la Russie devraient s'entendre lors de la réunion à distance prévue jeudi à condition que les Etats-Unis assument une part de l'effort à fournir pour tenter de rééquilibrer le marché.

AUCUN INDICATEUR ÉCONOMIQUE MAJEUR À L'AGENDA

(avec Stanley White à Tokyo, édité par Patrick Vignal)