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Euro-dollar : le retour de la guerre des monnaies ?

Christine Lagarde, avec Jerome Powell. Les deux patrons des puissantes institutions monétaires sont engagés dans une course à la politique monétaire la plus accommodante.  
Christine Lagarde, avec Jerome Powell. Les deux patrons des puissantes institutions monétaires sont engagés dans une course à la politique monétaire la plus accommodante.

Est-ce le retour de la guerre des monnaies ? Au moment de combattre les conséquences de la crise sanitaire sur leur économie, les États-Unis pourraient être tentés de se servir de l'arme de la dépréciation du dollar, afin d'amortir le choc économique, estime Olivier Passet, économiste au cabinet d'études sectorielle Xerfi, dans une récente analyse.

Depuis mi-juillet, l'euro se renchérit face à la monnaie américaine, pour atteindre un taux de change compris entre 1,18 et 1,20 dollar. Dans ce contexte d'inflation faible en zone euro, cela renforce les craintes d'une déflation, c'est-à-dire d'une baisse des prix qui déprime la demande adressée aux entreprises, l'emploi et les salaires.

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Une augmentation de l'euro réduit en effet ce que les économistes appellent « l'inflation importée », c'est-à-dire liée aux prix des achats des entreprises à l'étranger et entrave les exportations européennes vers d'autres zones. Le tout alors que l'inflation en zone euro est tombée à un niveau extrêmement bas, à - 0,2 % en août, même si des circonstances ponctuelles l'expliquent, comme la baisse temporaire de la TVA en Allemagne pour stimuler la consommation des ménages. La BCE s'attend à ce que l'indice des prix à la consommation ne progresse que de 0,3 % en 2020.

Depuis 2015, le taux de change de l'euro face au dollar était pourtant compris entre 1,10 dollar et 1,15 dollar, à de rares exceptions près, comme au cours de 2018, où l'eu [...] Lire la suite