Vers un retour d'un ministère de l'Immigration? Michel Barnier "veut traiter avec sérieux le sujet"
Alors que des rumeurs autour d'un retour du ministère de l'Immigration circulent, l'entourage du nouveau Premier ministre temporise mais assure réfléchir "aux moyens les plus efficaces pour obtenir des résultats".
Michel Barnier en a fait une de ses priorités. Le nouveau chef du gouvernement a assuré ce vendredi 6 septembre qu'il travaillait à "maîtriser les flux migratoires avec des mesures concrètes". De quoi laisser planer le doute sur un éventuel retour du ministère de l'Immigration, comme l'ont indiqué nos confrères de Franceinfo ce lundi 9 septembre.
"Le Premier ministre se méfie des effets d’annonce et veut traiter avec sérieux le sujet de l’immigration", a toutefois temporisé Matignon auprès de BFMTV.
Et d'ajouter: "Sur la méthode, comme sur les contours de cette politique très importante pour les Français, il réfléchit aux moyens les plus efficaces pour obtenir des résultats."
Aucune décision n'a encore été prise et "rien n'est acté" à Matignon, selon nos informations.
L'extrême droite fait pression
Le ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire a été créé en mai 2007 sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Il a été occupé par Brice Hortefeux jusqu'en 2009 puis Éric Besson jusqu'en 2010 et sa suppression.
Promettant d'incarner une forme de "rupture", Michel Barnier avait insisté, lors de son premier journal télévisé en tant que Premier ministre vendredi, sur "le sentiment que les frontières sont des passoires et que les flux migratoires ne sont pas maîtrisés". Avant de promettre: "Nous allons en effet maîtriser les flux migratoires, pas avec de l'idéologie, des discours et des phrases, mais avec des mesures concrètes", sans en préciser la nature.
Face aux rumeurs, le président du Rassemblement national Jordan Bardella, qui fait de la maîtrise de l'immigration l'une de ses priorités, a demandé "des actes" au Premier ministre, après avoir annoncé que le parti d'extrême droite ne censurerait pas d'emblée le futur gouvernement.
"Le ministère de l’Immigration existe déjà et s’appelle le ministère de l’Intérieur", a d'abord déclaré l'eurodéputé sur son compte X. Il a ensuite détaillé une série de mesures aux allures programmatiques: "Ce qu’il faut, c’est appliquer enfin une politique de fermeté: expulser systématiquement les délinquants et criminels étrangers, réduire le regroupement familial, augmenter nos exigences en matière de naturalisation, conditionner les aides sociales aux étrangers."