Restriction calorique ou jeûne : quel régime allonge le plus l'espérance de vie ?
Des chercheurs ont étudié l’impact de la restriction alimentaire et du jeûne sur la santé de souris sur leur longévité. Elle met en évidence un paradoxe.
Manger moins pour vivre plus longtemps… à condition de ne pas maigrir dans le processus ! Depuis quelques années, de plus en plus d’études s’intéressent aux bienfaits potentiels de la restriction alimentaire. Notamment la restriction calorique (pour lequel on mange un peu moins tout le temps) et le jeûne (pour lequel on ne mange rien pendant des heures ou des jours).
Ainsi, il a été montré que la restriction calorique augmente la durée de vie de souris, et qu’elle ralentit légèrement le taux du vieillissement chez les humains et augmente la résilience du cerveau. Les résultats sur le jeûne sont plus partagés : le jeûne intermittent (pendant plus de 12 heures) pourrait être protecteur pour le cœur, mais un jeûne prolongé (de plusieurs jours) pourrait nuire au système immunitaire et augmenter le risque de caillots sanguins.
Une nouvelle étude montrerait que ce sont principalement les versions les plus douces de la restriction alimentaire qui seraient les plus bénéfiques, notamment lorsque le corps parvient à se stabiliser et maintenir son poids. Ces résultats ont été publiés le 9 octobre 2024 dans la revue Nature par des chercheurs de l’institut de recherche sur le vieillissement, Calico.
La restriction calorique causerait moins d’effet yoyo que le jeûne
Afin d’imiter la variété génétique présente chez les humains, les chercheurs ont utilisé un millier de souris différentes génétiquement, grâce à une collaboration avec le Laboratoire Jackson (Etats-Unis), qui produit des modèles de souris pour la recherche.
Certaines n’avaient aucune restriction alimentaire. Deux groupes suivaient un régime de restriction calorique : l'un avait une restriction calorique "légère" (20% de calories en moins), l'autre une restriction plus lourde (40% en moins), pendant cinq jours, avec un accès à davantage de nourriture le week-end. Et deux autres groupes suivaient un jeûne : l'un poursuivait un jeûne d’un jour par semaine, et l'autre un jeûne de deux jours par semaine. Les souris ont [...]