Des restes probables d’Andrew Irvine découverts sur l’Everest en passe de résoudre un grand mystère de l’alpinisme

Avec George Mallory, ils avaient tenté l’ascension du plus haut sommet du monde en 1924. Depuis le corps d’Irvine restait introuvable.

ALPINISME - Le mystère d’un siècle. Voilà 100 ans que le monde de l’alpinisme essaie de retrouver le corps d’Andrew « Sandy » Irvine, un alpiniste britannique parti à la conquête de l’Everest avec son célèbre compatriote George Mallory en 1924. La dépouille de ce dernier a été retrouvée il y a 25 ans, tandis que les restes de son compagnon semblaient introuvables. Jusqu’à aujourd’hui du moins.

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En septembre dernier, une chaussure prise dans le glacier central de Rongbuk, sous la face nord de l’Everest a été retrouvée par une équipe financée par National Geographic. Elle contenait les restes d’un pied humain. À l’intérieur, les membres de l’équipe ont découvert une chaussette rouge dans laquelle était cousue une étiquette « A.C. IRVINE », possiblement appartenant à Andrew « Sandy » Irvine.

Des membres de la famille de l’alpiniste britannique ont offert de partager des échantillons d’ADN pour confirmer l’identité des restes retrouvés sur l’Everest. Julie Summers, la petite-nièce d’Andrew Irvine fut l’une des premières personnes au courant et confie son soulagement au magazine américain : « Je considère que c’est une affaire qui touche à sa fin. »

Si elle était confirmée, la découverte du corps de « Sandy » Irvine pourrait lever un peu plus le voile qui recouvre encore un des plus grands mystères de l’histoire de l’alpinisme moderne.

Irvine et Mallory, les premiers sur le « toit du monde » ?

Le « toit du monde » (8,848 m) a été officiellement vaincu pour la première fois le 29 mai 1953 par le Néo-Zélandais Sir Edmund Hillary et le sherpa népalais Tensing Norkay. Mais une partie de la communauté de la montagne reste persuadée qu’ils ont été devancés en 1924 par George Mallory, un des plus célèbres alpinistes de l’entre-deux-guerres, et Andrew Irvine, qui seraient morts en redescendant du sommet.

Ils ont été vus pour la dernière fois le 8 juin 1924 à quelques centaines de mètres du sommet de l’Everest, avant de disparaître. Dès 1933, une expédition avait retrouvé un masque à oxygène et un pic à glace appartenant à Andrew Irvine. Mais la recherche d’un appareil photo ayant appartenu à la cordée n’a jamais abouti. Le corps de George Mallory a été retrouvé en 1999 à plus de 8300 m d’altitude par une expédition américaine.

L’équipe missionnée par National Geographic était composée des cinéastes et alpinistes Erich Roepke et Mark Fisher ainsi que du photographe Jimmy Chin, qui a tourné plusieurs documentaires sur l’alpinisme dont Free Solo. Ce dernier a remporté l’Oscar du meilleur documentaire en 2019 et raconte l’escalade libre (sans aucun appareil de sécurité) menée par le grimpeur Alex Honnold sur la formation rocheuse El Capitan dans la vallée de Yosemite.

Le réalisateur espère que la découverte du pied permette d’expliquer ce qu’il s’est passé lors de la fameuse ascension. « Lorsqu’une personne disparaît et qu’il n’y a aucune preuve de ce qui lui est arrivé, cela peut être très difficile pour les familles. Et le simple fait d’avoir des informations définitives sur l’endroit où Sandy a pu finir est certainement utile, et constitue également un indice important pour la communauté des grimpeurs quant à ce qui s’est passé. » révèle-t-il au magazine américain.

Depuis les premières expéditions lancées dans les années 1920, plus de 300 grimpeurs ont trouvé la mort en tentant d’escalader l’Everest. Le réchauffement climatique qui affecte la chaîne de l’Himalaya révèle chaque année aux alpinistes qui se succèdent sur les pentes de l’Everest leurs corps jusque-là prisonniers des glaces.

Le mois dernier le YouTubeur Inoxtag a lui aussi tenté l’ascension du plus haut sommet du monde. Une initiative appréciée par sa communauté, mais décrié par une partie des spectateurs dont l’alpiniste français Pascal Touraine qui considére Kaizen, le documentaire relatant l’expédition, comme une « catastrophe » pour le monde de l’alpinisme.

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